Chroniques d’une survivante

Chroniques en mode dessins noir et blanc. Hélas dans un format carnet ou presque qui réduit un peu trop la force du graphisme et, par exemple pour la page 150, la force de l’idée.

La survivante est une jeune femme qui se trouvait au Bataclan lors de l’attentat qui s’y est produit. Depuis ce soir-là elle traîne avec elle un boulet, un traumatisme. Quelque chose d’indéfinissable qui vous rend malade et que l’on traite généralement aux anxiolytiques et autres anti-dépresseurs. Un des autres effets de cette « douleur » est de faire le vide autour de vous en vous rendant asocial. Et ce d’autant plus que ceux qui voudraient vous aider ne trouvent ni les mots ni les attitudes qui VOUS conviennent tant votre caractère est instable… Et le tout vous désole violemment, il y a des choses que vous ne supportez plus (là c’est le bruit). Vous imaginez l’enfer que cela peut être ? En dessinant de manière fort simple ce qu’elle vit, en le racontant avec autant d’humour que de réalisme, Catherine Bertrand ne nous donne que la surface de sa douleur. Mais on peut imaginer la force qui se dégage d’elle aujourd’hui quand elle se raconte. Un livre catharsis qui mérite bien d’être dédié à ceux auxquels il est dédié (voir dernier paragraphe encadré). C’est Oscar Wilde je crois qui dit quelque part que l’humour est la politesse du désespoir, en lisant ces « chroniques » on mesurera le désespoir de l’auteure. Et l’on appréciera le fait qu’elle ait trouvé un usage à son boulet. C’est page 150 et vous devez savoir que « La résilience est un phénomène psychologique qui consiste pour un individu affecté par un traumatisme à prendre acte de l’événement traumatique pour ne plus, ou ne pas, avoir à vivre dans la dépression, et se reconstruire »

J’avoue avoir bien ri à la page 153 mais lisez tout avant elle sinon vous rirez moins.

Bonne lecture.

Chroniques d’une survivante
Auteure : Catherine Bertrand
Éditeur : La Martinière