Ada ou la beauté des nombres

En sous-titre : Lovelace, la pionnière de l’informatique… et une couverture dont je regrette – non ce n’est ni une manie, ni une obsession – qu’elle ne soit pas plus attirante. Vous remarquerez aussi qu’il n’y a pas si longtemps que je vous ai parlé de cette auteure… (Oui, j’ai, comme tout le monde, des auteurs préférés).

Ada est la fille d’un certain Lord Byron, dont l’auteure nous dit : « Mais en tant qu’être humain, Byron est homme, titré, célèbre et fortuné, ce qui lui donne licence pour se comporter comme un parfait con…. » vous avez, j’espère, facilement complété le mot. Et vous vous dites : comment peut-on écrire comme cela… ? C’est simple, l’auteure en l’occurrence, n’écrit pas, elle raconte, elle apostrophe, elle vitupère, elle décrit, elle prend à témoin… Elle nous plonge dans la vie de certaines femmes du 19ème siècle. Ce qu’elle nous dit est assez violent. J’en demande pardon à l’avance mais je vais vous livrer des citations. On ne résume pas ce qui suit : « Le sort des miss comme elle, Harriet ou Ada, qui n’ont rien de plus lourd à porter qu’une tasse de thé et qui passent leur vie entre une garden-party et un bal, parmi les gazes et les satins, peut sembler enviable vu de l’extérieur. De l’intérieur, c’est une prison, puisque leurs faits et gestes sont soigneusement contrôlés et que celles qui bronchent sont physiquement éliminées. » Vous avez des doutes, allez lire la suite page 67. Dans une société d’hommes où les femmes n’ont d’autres fonctions que de procréer et de donner du plaisir, Ada est une surdouée qui invente et imagine les bases de l’informatique. Voir en fin de volume tout ce que l’on reconnaît lui devoir aujourd’hui…

Catherine Dufour parvient, il me semble, à maintenir l’équilibre entre notre compassion – genre « Ô la pauvre femme » -, notre « dégoût » de l’attitude des hommes – genre « Ô les salauds » et le fait qu’il s’agit d’un passé auquel nous ne pouvons changer grand-chose… Mais dont nous devons prendre conscience…

Cela se lit à bride abattue mais avec une attention soutenue pour ne rien perdre des piques ironiques de l’auteure qui, bien sûr, fait preuve de ses qualités d’écrivaine.

Bonne lecture.

 

Ada ou la beauté des nombres
Auteure : Catherine Dufour
Editeur : Fayard

www.fayard.fr

Ada ou la beauté des nombres
5.0Note Finale

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