Avec un sous-titre : contes déliquescents et une superbe illustration de couverture intrigante et inquiétante à souhait. Et une grande audace en quatrième de couverture. En effet, citer Claude Seignolle qui parle de soi peut s’avérer rédhibitoire. J’espère que vous connaissez un peu Seignolle, grand maître du fantastique français décédé il n’y a pas si longtemps et dont vous devez avoir lu La Malvenue. Seignolle dit du bien de Liau. Et je vais aussi en dire du bien. Mais mon conseil habituel de lecture lente et au compte-gouttes de ce recueil devient cette fois un ordre, d’une part, pour éviter de saturer et, d’autre part, de trop émousser les effets de l’écriture particulière de Liau. Il s’agit d’une écriture acérée, précieuse et baroque particulièrement adaptée au fantastique qu’elle sert.

Écriture acérée car si elle utilise les mots justes elle s’autorise à vous surprendre ; précieuse car en accord avec des situations peu banales elle choisit des mots rares et baroque car malgré ce que je viens de dire elle ne nous laisse pas en route. Quatorze textes encadrés par un prologue et un épilogue, le tout agrémenté d’une préface et d’une postface. Cette dernière situe Liau dans la lignée de Maupassant ce qui ne devrait pas vous surprendre après la lecture d’un texte au hasard.

Je ne vais pas vous faire la revue détaillée de chacun d’eux mais vous parler de celui qui m’a le plus impressionné, le plus ému, Lange et linceul. Un marchand d’épices devenu riche épouse une jeune bourgeoise Cléore et bientôt une femme de chambre leur annonça deux filles… Mais Cléore, enceinte, tomba dans un torrent. « Les années passèrent, par dizaines » et une paysanne, Anceline, qui vivotait près de la tombe de Cléore vint à donner naissance à Mathelin… Un soir, Anceline la rustre, la bougresse découvre un bout du linceul qui enveloppait Cléore et ses filles… Elles se le disputent, puis s’entendent… Cléore belle parleuse, Anceline harengère se disputent pour leur progéniture. La fin de l’histoire ne devrait pas vous surprendre.

Une dernière remarque : l’essentiel de la couverture de ce livre est noir et mat au point que, sauf erreur de ma part, les doigts secs du lecteur ne marquent pas.

Bonne lecture.

Quand je serai grand, je serai mort
Auteur : Nicolas Liau
Editeur : Flatland
Collection : La fabrique d’horizons

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Quand je serai grand, je serai mort
5.0Note Finale

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