Il aura fallu presque trois ans depuis cette alléchante présentation à l’E3 de la nouvelle licence « made in Ubisoft » estampillée Tom Clancy : The Division. Un jeu qui promettait alors exploration urbaine, combats nerveux et mécaniques MMO dans un New York magnifiquement représenté, déserté et laissé à la merci de mercenaires de tous poils. Trois ans qu’une partie d’entre vous aura passé sur un autre jeu aux ambitions similaires – un certain Destiny – qui grâce à un gameplay maitrisé mais un contenu de départ un peu chiche aura en quelques sortes ouvert la voie et démocratisé le genre du jeu de tir à la troisième personne avec composante MMO sur console. Après une cinquantaine d’heures passées dans le Midtown New Yorkais, il est temps pour nous de vous livrer nos impressions et de constater pad en main si les promesses ont été tenues.


Un groupe terroriste a profité du Black Friday (jour traditionnel en Amérique du nord qui suit thanksgiving et lance officiellement la période des achats de noël) pour répandre un virus hautement létal sur Manhattan en empoisonnant des billets de banque. Il n’aura fallu que peu de temps pour que cette grippe du dollar ne provoque des milliers de morts et ne voit la ville sombrer dans le chaos avant d’être mise sous quarantaine.

Vous êtes un agent dormant que la division vient d’activer, un individu comme vous et moi, participant au programme Dark Winter établi par le gouvernement quelques années plus tôt en prévision d’une attaque bioterroriste. Disposant de droits particuliers dont celui de tuer, vous serez amené à réorganiser bien malgré vous votre base d’action sise dans le bâtiment des postes des États-Unis, en face du Madison Square Garden, à retrouver la trace de la première vague d’agent et éliminer la menace constante que représentent les différentes factions ayant pris le contrôle de la ville.

Vos premières foulées dans brooklyn vous inviteront à personnaliser votre personnage de manière assez sommaire : une demi-douzaine de visages par sexe, quelques cicatrices, piercings et tatouages, c’est le strict minimum qui est fait ici pour vous différencier des autres joueurs et vos premières sorties en groupe auront plutôt l’allure d’une réunion de quadruplés jusqu’à ce que vous ayez trouvé votre première casquette tendance sur le corps encore chaud d’un ennemi ! Vous ferez ensuite connaissance avec un système de couverture plutôt bien pensé qui vous permettra de vous déplacer d’un capot de voiture à un rebord de mur en appuyant longuement sur un bouton, ainsi qu’au maniement des armes, trois sélectionnables à tout moment. Le système de jeu et d’ailleurs assez nerveux et très agréable à prendre en main. On pestera sans doute un peu au début lorsqu’on aura contourné un obstacle par inadvertance, mais ce genre de maladresse pourra être évité en passant par le menu, vous pourrez d’ailleurs en profiter pour limiter l’affichage des options de déplacement et autres indications ayant un peu tendance à encombrer l’affichage. Après une première mission de mise en bouche, vous serez alors transporté de manière plutôt fracassante sur votre terrain de jeu ! Et quel terrain de jeu ! Difficile de ne pas constater le travail titanesque effectué dans la reconstruction d’une ville aussi emblématique que la Grosse Pomme ! Midtown est criante de réalisme que ce soit au lever du soleil sur les quais ou recouverte d’un épais brouillard à Koreatown. Encombrée d’immondices et de voitures abandonnées, les bouches d’égout crachotant leurs vapeurs dont on devinerait presque l’odeur, de fausses marques et enseignes, des graffitis et des tags tous différents les uns des autres, des stickers, bref, le niveau de détail et de variation force le respect et nous en mets pleins la vue ! Techniquement, le jeu est plutôt propre sur xbox one, l’aliasing et quasi inexistant tandis que la résolution dynamique permet de conserver un imperturbable 30 images par seconde en passant du 1080p au 720p en fonction de la quantité d’actions se passant à l’écran, et ce, sans différences graphiques notable. En guise de glaçage sur un gâteau plutôt appétissant, pas mal d’éléments du décor sont destructibles ou réagissent à nos tirs de manière crédible, l’éclairage tantôt volumétrique, tantôt dynamique finis de parfaire l’atmosphère et nous mets face à un environnement à échelle humaine, une réussite totale pour Massive Entertainment. Malheureusement, la ville a également les défauts de ces qualités, de par son agencement, la progression en dehors des missions nous impose de marcher en ligne droite ou seules les bifurcations nous sortiront de notre torpeur, heureusement qu’il existe passablement d’intérieurs et de magasins à visiter, car il n’est pas rare de ne croiser personne parfois sur des centaines de mètres, la partie multijoueur étant réservée à la Dark Zone. C’est donc à pied et avec un maximum de trois comparses que vous parcourrez la ville. À la recherche d’une multitude d’objets collectionnables qui auront, une fois n’est pas coutume dans un jeu Ubi, la décence d’apporter un éclaircissement sur les événements qui ont suivi la pandémie. Téléphones portables, personnes disparues, drones écrasés et autres dossiers à ramasser vous livreront chacun de petits bouts d’histoire qui viendront agrémenter une trame de base un peu légère et disposant de très peu d’implications quant à vos motivations en tant que joueur.

L’histoire principale consiste en 17 missions qui peuvent être parcourues aussi bien seul qu’à plusieurs et vous amèneront à déverrouiller une des trois ailes de votre base principale pour ensuite partir à la recherche de l’origine du virus. Les quartiers étant peuplés par des ennemis aux niveaux de plus en plus élevés, la montée en expérience sera indispensable et vous demandera entre 25 et 35 heures en fonction de vos habitudes à la flânerie ou à la collectionnite. Chaque quartier regorge également d’activités annexes telles que du sauvetage de matériel, de la sécurisation d’objectifs ou encore de la libération d’otages. Celles-ci débuteront instantanément quand vous serez dans leur zone d’action et peuvent être effectuées ou non selon votre humeur. Les missions principales sont très classiques et plutôt répétitives dans l’ensemble, bien souvent il vous sera demandé d’arriver sur place, de terrasser une ou deux vagues d’ennemis avant de progresser dans le niveau, vous aurez ensuite une action à effectuer, que ce soit une génératrice à remettre en fonction ou des réservoirs de napalms à détruire, puis on repart sur l’objectif suivant, une nouvelle vague d’ennemis et un boss à terrasser. Heureusement, malgré le côté copié-collé et le manque global de variété dans les situations, les lieux traversés seront tous différents et franchement bien fichus, que ce soit un grand magasin, une usine désaffectée ou le siège de l’ONU, tous les environnements ont bénéficiés du même soin que la ville en elle-même et la progression au sein de ceux-ci et véritablement agréable et grisante grâce à un level-design de qualité !

En plus de votre gain en argent, en niveau et en crédit phoenix (la monnaie beaucoup plus rare utilisée dans le end-game pour le matériel orange), chaque mission vous rapportera des points à dépenser dans une des trois ailes de votre base qui vous permettront d’étendre celle-ci afin de bénéficier de bonus divers et variés, de vendeurs supplémentaires mais également d’atouts à activer sur votre personnage. Et c’est là que la composante RPG et les mécaniques de loot propre au MMO font leurs entrées !

Gris, Vert, bleu, violet et jaune, tels sont les couleurs désormais bien connues de nous autre permettant en un clin d’œil de faire la distinction entre un drop de qualité et de la petite monnaie. C’est ainsi 10 éléments de personnalisation qui seront lâchés avec parcimonie par l’ennemi. Les éléments d’armure vous apporteront des bonus de statuts et définiront votre niveau de santé, votre puissance générale ainsi que la puissance de votre capacité secondaire. Vous pourrez également parfois y adjoindre un ou plusieurs modificateurs afin de compléter une compétence ou  ajouter des atouts à votre personnage.

Les sept types d’armes quant à elle, bénéficie de statistiques fixes auxquelles s’ajouteront celles de votre niveau. Additionner à cela la possibilité de créer vos armes et modificateurs vous-même après avoir acquis les matériaux et schémas nécessaires et vous obtiendrez là un potentiel de personnalisation réellement saisissant ! Dommage par contre qu’on ne puisse échanger son butin avec d’autres joueurs, butin qu’on s’empressera alors de vendre ou de démonter pour acquérir les précieux éléments de fabrications nécessaires à l’élaboration de nouvelles armes et armures, la boucle est bouclée…

Outre l’inventaire, votre progression vous dotera également de bonus passifs et actifs qui vous permettront de vous spécialiser dans une des trois catégories principales que sont le soigneur avec ses atouts de santés, le technicien et ses grenades et tourelles, finalement le spécialiste en sécurité avec ses bonus de résistances. A l’heure actuelle et en raison d’un équilibrage un peu bancal, 90% des joueurs rencontrés dans la dark zone seront spécialisés soigneurs avec tourelles et grenades, pas très variés donc… D’autres atouts s’ajouteront au fur et à mesure que vous améliorerez votre base et débloqueront par exemple de nouveaux vendeurs dans la base autant qu’elles amélioreront la capacité de votre sac à dos. Une fois arrivé au niveau 30, vous aurez également  un total activable de 4 talents à choisir parmi 24, ceux-ci permettront de renforcer vos aptitudes individuellement de votre spécialisation. Spécialisations d’ailleurs modifiables à n’importe quel moment et ce sans passer par la base, il est tout à fait possible de changer complétement les caractéristiques de votre personnage par un simple détour dans le menu. Adieu le dilemme de la création d’un nouveau personnage puisqu’il n’y a alors aucune raison de le faire, point de vue RPG on a vu mieux !

Retranchée au milieu du terrain de jeu, la dark zone est une zone de non-droit, isolée du reste de New York et placée en quarantaine, c’est là que se trouvent les ennemis les plus virulents, le meilleur butin, mais également les autres joueurs. La population étant plus importante et les escarmouches fréquentes, La progression dans la dark zone sera de fait plus intéressante et occasionnera de jolis moments de jeu vidéo, quand pris entre le feu de deux factions vous serez rejoint par une autre équipe de joueurs qui vous aidera à venir à bout des ennemis. La zone étant contaminée vous devrez extraire votre butin via des points d’extractions définis avant de pouvoir en bénéficier, viendra alors l’attente de l’hélicoptère, puis des factions ennemies ou des joueurs attirés par le bruit, amis ? Ennemis ? L’idée de la dark zone est en tout cas intéressante et l’on regretterait presque que la mécanique n’ai pas été appliquée à la zone de jeu tout entière tout en limitant le PVP à celle-ci, cela aurais sans doutes rendu le monde plus vivant. La difficulté étant plus relevée que dans le reste du jeu, inutile d’essayer de s’aventurer dans les zones les plus hautes de la carte avant d’être au end-game.

The Division s’incruste sur le même créneau que Destiny en son temps, en proposant un contenu en armes et en missions annexes très important il évite de justesse les critiques faites au titre d’Activision à sa sortie, les possibilités de personnalisation de son personnage sont gigantesques et l’utilisation des modificateurs peut transformer ses capacités du tout au tout avec un feeling immédiat sur le terrain. Néanmoins, le manque cruel d’activités proposées une fois arrivé au end-game deviens vite pénalisant, les sorties dans la dark zone proposes il est vrai un challenge intéressant mais les problèmes d’équilibrage de la partie joueur contre joueur est vraiment flagrant. A l’heure actuelle être renégat comporte bien trop de risque pour un gain ridicule, adieu donc les pics d’adrénalines suscité par la rencontre avec d’autres joueurs. Les échanges sont alors agréables et l’entraide est de mise, par contre les taux de drops sont ridicules et le nombre de crédit phoenix lâchés par les ennemis nommés frôle le pathétique. Bref, à moins d’un sérieux rééquilibrage de cette partie-là (ce qui est déjà en cours au vu des prochains patchs annoncés) nombreux seront les joueurs à avoir lâché le jeu avant de mourir d’ennui. Le suivi est pour l’instant garanti par l’arrivée de plusieurs contenus gratuits comme payants, malheureusement, sur le papier, ils n’ont pas l’air d’amener suffisamment de matière pour être considérés comme changeant fondamentalement la nature du jeu. Certes c’est un jeu ou le loot est la composante primordiale du gameplay, mais quand il s’agit de refaire les mêmes missions ad-aeternam quand celle-ci sont déjà trop similaires dans leur approches et que l’on se différencie des autres joueurs grâce à des bonnets à pompons ont finis forcement par trouver le temps long. Après il reste la ville, magnifiquement modélisée et terriblement réaliste mais qui aurais pu être utilisée à meilleur escient. Dommage qu’une licence Tom Clancy n’ait pas bénéficié d’un meilleur traitement dans son approche, dommage qu’on arrive après la guerre et qu’on assiste pas au début de l’épidémie ce qui aurais pu donner lieu à des scènes un peu plus épiques qu’une rue vide avec un chien ici et là. The division n’est de loin pas un mauvais jeu mais il aurait pu prendre une autre direction un peu plus audacieuse, un peu plus scénarisée, plutôt que celle d’une belle huitre à la coquille majestueuse, mais qui ne révèle ses perles que trop rarement.

Les plus:

  • New York
  • Le feeling des armes
  • Le level design des missions
  • La Dark Zone
  • Jouable en coop comme en solo …

Les moins:

  • … mais la connexion est obligatoire
  • End game manquant d’intérêt
  • Pas de véritable PVP
  • Le mode renégat trop pénalisant (mais régulièrement rebalancé)

division_boxÉditeur : Ubisoft
Développeur: Massive entertainment
Sortie : 08.03.2016
Disponible sur PC, PS4 & Xbox One
Testé sur Xbox One

 

The Division
3.0Note Finale
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