La guerre des gangs de Saints Row recommence. Culture gangsta et hiphop aux premières loges, courses poursuites, trafics, vols, arnaques, explosions à gogo, Saints Row 2022 nous lance dans un western moderne à la GTA sur un air de corrido mexicain. Prêt pour découvrir comment tout a commencé ?


Saints Row est de retour après une absence de prêt de 8 ans. Une longue pause bien méritée pour une série qui a tout fait et qui est allé très, très loin dans son délire. Cela à donner le temps aux devs de Volition d’élaborer un reboot complet de la série. Reboot qui s’avérait être nécessaire, a priori, pour repartir sur de bonnes bases plus saines.

Je me souviens des premières présentations de Saints Row, premier du nom, sur Xbox 360. Annoncez comme vrai concurrent sérieux face à GTA, Saints Row tombait à point nommé entre San Andreas et GTA 4. C’était le premier GTA-like « next-gen » de la 7ème génération. En HD avec moins de chargement, une b-o de dingue, ragdoll et physique avancé, SR1 était fun et impressionnant, mais un clone de GTA, ni plus ni moins. Bon, ça a très mal vieilli, mais les bases étaient là. C’est avec Saints Row 2 (multi-plateforme cette fois) que la série vraiment pris ses marques, se démarqua de GTA et se forgea sa réputation. Beaucoup plus dans la provocation, le délire, l’humour à outrance et les parodies avec des personnages over the top, aucun tabou ne lui résistait.

Saints Row c’est un jeu en bac à sable, à la GTA, hyper décomplexé. En gros, on joue un criminel qui peut faire un peu tout et n’importe quoi dans une immense map avec plein de joujoux à sa disposition que ce soit des armes ou des véhicules et tout péter. Il y a de tout dans Saints Row. De tout et surtout du n’importe quoi. Personnages pas possible, situations grotesques, humour omniprésent, scènes d’action complétement folles et souvent invraisemblables, explosions à gogo, c’est un du grand n’importe nawak avec comme objectif de s’amuser. Être fun, drôle et divertissant, tout en surprenant son public étaient les seuls mots d’ordre de la série Saints Row. On pique des voitures. On met le chaos dans les rues en shootant tout ce qui bouge. Ça pète de partout. On s’amuse. Et ça, Saints Row le fait bien. Alors oui, tout ne fonctionne pas toujours parfaitement et on tombe souvent dans l’absurdité totale et invraisemblable, le cliché stéréotype, la démesure des situations ou la blague vaseuse qui ne fera pas mouche avec tout le monde, mais ils osaient y aller. Avec Saints Row 1,2,3 et 4, Volition, les développeurs, ont poussé de plus en plus loin le curseur jusqu’à un épisode 4 complément fou et barré qui n’a pas plus à tout le monde, bizarrement. Avec ce nouveau Saints Row, on revient à un style plus classique, comme le 3 (The Third), avec des véhicules et du shoot à l’ancienne et moins de super-pouvoirs, un scénario plus conventionnel (trop) et autres bizarreries du 4. Un retour aux sources. Un reboot, quoi.

Saints Row nous ramène aux sources et à la fondation du gang des Saints. On suit les aventures de 4 jeunes colocataires fauchés qui sont chacun issu d’un gang différent. Le joueur fait partie des Marshall, un groupe paramilitaire qui est spécialisé dans la neutralisation à grande échelle. Sans vouloir trop en dire, quelques revers de médaille vont amener nos quatre colocs à s’unir sous la même bannière et créer les Saints. Dès lors, il leur faudra décimer les gangs adverses et conquérir, quartier par quartier, toutes les régions de Santos Ileso. Beaucoup de shooting, d’explosions et de courses poursuites attendent le joueur, mais aussi beaucoup d’activités dont certains classiques et d’autre nouvelles comme la fraude aux assurances, les courses de livraison, les fuites de dealers de drogues, les pillages et les attaques en hélico, mal noter des établissements pour couler leur réputation, prendre des photos, collecter des antiquités et bien d’autres. Il y a énormément de chose à faire et s’est souvent scénarisé ce qui est sympa. Bien sûr, l’exploration et la découverte sont la meilleure façon de découvrir toutes les richesses du jeu. Mais niveau contenu, c’est balèze.

Ce nouveau Saints Row change un peu de setting en nous envoyant à Santos Ileso, une région désertique et urbaine. Saints Row nous fait profiter de grande étendue de sable et de cactus avec de petits quartiers style sud californien ou mexicain autour d’un immense lac, genre de Red Dead Redemption moderne. La grande ville est dense avec plusieurs zones thématiques dont des casinos. Si la map n’est pas gigantesque, elle l’est suffisamment pour s’amuser et ne pas se sentir à l’étroit.

Pour ce qui est du scénario et de l’écriture, on n’y est pas. Les personnages sont inintéressants et pas attachants pour deux sous. Le niveau d’écriture et de mise en situation est assez bas. Les blagues sont rarement bonnes, le scénario est cousu de fil blanc, les missions sans grand intérêt ni grande originalité. Le tout est vraiment, très moyen. Ça se joue sans problème, mais c’est vraiment à l’ancienne. Saints Row, version 2022, fait table rase des anciens jeux. Pas de Johnny Gat et surtout pas de vague. Ce nouveau Saints Row se veut être plus propre et dans l’air actuel que les anciens. Il ne faut choquer personne, ou pas trop alors. Fini d’être irrévérencieux et complétement débile, ce qui était dans l’ADN de Volition et des Saints Row. Là, on reste dans la safe zone. Les grossièretés et la violence restent, heureusement dans un jeu du genre, mais les extravagances ont été nivelées.

Certaines missions dans Saints Row sont cool et se démarquent avec des références un peu partout. Ça toujours été le cas avec la série. Au début du jeu, il y a une mission à la Mad Max dans une tempête de sable avec l’ambiance et la musique, c’est rigolo. Des petits dialogues à gauche, à droite qu’on a la ref ou non qui font plaisir. Après, on pourrait trouver que l’humour va beaucoup moins loin qu’avant. C’est moins cru et piquant, moins wtf et plus mainstream ou 2022 si on veut.

Faire des missions et des activités fait gagner de l’xp et de l’argent. L’argent permet d’acheter des armes, des upgrades d’armes, des améliorations, des véhicules, des bâtiments de quartier (nécessaire). Mais on peut aussi acheter des habits et accessoires pour personnaliser son Boss (vous) et ses véhicules. Et là, le moteur de customisation est très fort. Les possibilités sont vraiment nombreuses et en plus très simple. On peut pratiquement créer ce que l’on veut. On peut sauvegarder ses bosses et les changer quand on veut. On peut changer que le corps ou que les habits ou les deux. Mieux encore, on peut partager son boss avec la communauté sur internet et récupérer ceux des autres. Et là, c’est fou ce que les gens on créer. C’est génial comme système de partage.

Pour faire un bon jeu Saints Row, il faut que le shooting et la conduite soit plaisant et c’est déjà presque gagné puisque c’est ça qu’on fait 80% du temps. Donc, Pour ce qui est du tir, c’est pas mal. Le jeu s’en sort bien. Les sensations sont bonnes, même si la précision est moyenne et c’est parfois brouillon. On prend rapidement le coup. La visée automatique se dompte vite pour être efficace. On se fait vite surprendre par un ennemi qu’on ne voit pas arriver par le côté ou par derrière, hors champs de la caméra, et il faut s’en dégager rapidement. Heureusement, il y a un exécute qui permet de se débarrasser d’un ennemi en un coup, mais qui a un cooldown. Les armes sont classiques. Pistolets, mitraillettes, shotguns, lance grenades, bazooka, etc., l’arsenal ne va pas aussi loin que les anciens opus. C’est dommage parce que c’était délirant et ça changeait de la concurrence. Non, là, c’est du banal. Simple et efficace, mais bon c’est Saints Row, on s’attend à de l’extravagant. Et les shotguns sont un poil décevant. Trop lent, pas précis et trop faible, il faut vraiment avoir l’ennemi proche pour faire du vrai dégât. Dès qu’il y a un peu de distance, on peine à toucher et ça fait souvent moins mal qu’une autre arme plus rapide. C’est brouillon. Et ils ont remplacés une arme de c-a-c emblématique des anciens par… un os.

La conduite dans Saints Row est fun, mais pas loin de catastrophique. C’est hyper arcade avec des comportements plus qu’étrange due à la mauvaise gestion de la physique et des collisions. Les voitures sont collées à la route et paraissent lourde de chez lourde. Il faut bien utiliser le drift pour tourner dans un virage. Lors de courses poursuites, il faut tamponner les voitures sur la gauche ou la droite pour les envoyer valser dans le décor, comme dans Sleeping Dogs. D’ailleurs, la conduite rappel beaucoup ce jeu. C’est très moyen. Bon, les sensations de vitesse sont bonnes. Après, là où ça se gâte, c’est la physique. Les collisions sont complétement pétées. Souvent lors d’un choc, le comportement des voitures ou objets devient imprévisible. Et si ça ne dégage pas n’importe comment, ça se colle à la carrosserie et ça reste au chemin. La voiture qui pesait une tonne fait soudainement le poids d’une plume et revole dans les airs n’importe comment. C’est souvent spectaculaire, mais c’est du grand n’importe quoi et c’est souvent plus ennuyeux qu’amusant à la longue. Sur les motos on ne tombe souvent pas et le ragdoll est parfois inexistant. Les hydrantes font valser les voitures à 5 mètres de haut. L’IA est désastreuse. Les voitures font n’importe quoi. Elles te donnent souvent un petit coup gratuit en face en la croisant. Elles ne trouvent pas leur chemin. Elles forcent leur passage. Les npc, ce n’est pas beaucoup mieux.

Et donc, si on comprend bien, les soucis commencent lorsque l’on s’attarde sur la technique du jeu. Il y a pas mal de chose à dire. Premièrement, même si le jeu est parfois joli, le rendu est propre, on sent que ce n’est pas bien plus poussé que les précédents opus. Ça fait très old-gen. Voir même presque une régression sur certains points. Que ce soit au niveau des animations, de la physique souvent étrange, du clipping sévère, des mécaniques de gameplay et une structure old-school, Saints Row fait du Saints Row. Alors oui, ce n’est pas le même budget qu’un GTA et qu’il ne faut pas s’attendre au même degré de finition, mais quand même. Il y a des soucis. Sans parler des bugs de textures qui ne chargent pas, les crashes du jeu, des véhicules qui ne s’ouvrent pas parfois, des musiques en mission qui ne se lancent pas, etc. C’est rempli de petits problèmes et d’oublis qui font toute la différence avec un GTA. Alors oui, le tout est enrobé par des textures UHD, une gestion de la lumière réussie pour un rendu global assez convaincant. Mais à côté de ça, ce n’est pas au niveau. Il y a des bugs en tout genre qu’on se demande comment ils ont pu laisser passer tout ça.

Et vient ensuite, la coop. Là, c’est encore un autre level. Alors oui, c’est super fun et cool de pouvoir faire la campagne avec quelqu’un (cross-gen, d’ailleurs). Drop-in, drop-out, à peu près, Saints Row nous fait une coop bien pensée avec des missions qui intègrent le deuxième joueur en adaptant le setting. On peut tout faire et la progression avance chez les deux joueurs en sauvegardant correctement. Parfois, le jeu nous dit que certaines missions sont déjà faites et on peut choisir de la refaire ou non. C’est cool comme option.

Et c’est génial, quand ça marche bien. Le souci, c’est que l’expérience est souvent plombée par des bugs en tout genre et des problèmes de synchronisation. Il faut parfois recommencer les missions 2 ou 3 fois voire plus. Comme les voitures. Il arrive qu’un joueur ne puisse pas rentrer dans la voiture de l’autre. Pourquoi ? Aucune idée. Ou que le conducteur reste les fesses parterre à l’extérieur du véhicule à faire semblant de conduire et on part avec la voiture avec un chauffeur invisible. Ou encore, il reste dans la voiture alors qu’il n’y est plus. Ou le joueur cours encore au travers de la voiture. C’est ça qui est comique. Les animations continuent, mais pas dans la bonne situation. Les ennemis se décalent et glissent parfois. On peut rester bloqué. Les commandes ne répondent plus sauf la caméra et le déplacement. Les musiques ne se lancent pas, etc., etc., etc. C’est plein de petits trucs, tout le temps. Des bugs d’interfaces et des crashes encore plus répété qu’en solo. Bon espérons que les patches viendront corriger tout ça. Parce que sinon, c’est vraiment une des features les plus cool du jeu. A deux, c’est génial.

Saints Row, nouvelle édition 2022, et un mixed bag de bonnes choses et de mauvaises. Si on peut saluer le fun inexorable que peut apporter le jeu, avec un gameplay à l’ancienne assez plaisant il faut le dire, on déplorera une technique générale faiblarde assez old-gen. C’est rempli de bugs et de problèmes pour une finition globale des plus approximatives. Le souci du détail n’est pas toujours présent. Que ce soit structurel ou dans les mécaniques, on ressent les routines réutilisées des anciens jeux. La physique du jeu est plus qu’étrange, voire dégueulasse, et cela en résulte à des comportements aberrants et gonflants. Les explosions sont fantastiques et nombreuses, par contre. Tout faire péter est un bonheur sans fin dans le jeu. L’humour est aussi un peu différent de ce que Saints Row nous avait habitué. C’est plus gentillet et passe-partout, disons. On rit, parfois, mais vraiment pas autant qu’avant. On voulait de la dinguerie. C’était les rois de la provoc, aujourd’hui, ils sont rentrés dans le moule. Si quelques missions sortent un peu du lot avec une ambiance sympa, la plupart ne sont pas très inspirées. Et il y en a peu. On peut compter 24 missions principale pour la campagne. Elles sont assez courtes, mais plutôt sympa et variées, mais sans plus.  Heureusement, il y a beaucoup d’activités annexes pour allonger l’expérience. Pour tout faire et reprendre chaque quartier, il faudra pas mal d’heures au compteur. Les stations de radio ne s’ont pas extraordinaire non plus et le mixage du son déconne souvent. Et tout peine à surprendre et à faire de ce Saints Row un grand jeu. Mais si on passe à côté de toute la technique, des bugs, écriture édulcorée, physique éclatée et autres soucis, Saints Row est fun à jouer, vraiment. Franchement et c’est peut-être le plus curieux, après tous les défauts mentionnés et bien on s’amuse dans le jeu, et ce malgré tous les soucis techniques. Et c’est le plus important. Ce n’est pas exceptionnel, mais on prend du plaisir à dézinguer des gens dans tous les sens et faire des conneries sans prise de tête. Surtout à deux, quand ça fonctionne bien. Ce n’est de loin pas un chef-d’œuvre, c’est peu de le dire. Il y a trop de choses qui ne vont pas, pour trop peu qui vont et qui, en plus, ne cassent pas trois pattes à un canard. Mais l’action et le fun sont au rendez-vous. C’est un bon défouloir pour se marrer, mais qui aura besoin d’être corriger rapidement pour en profiter correctement. Pour l’instant mieux vaut attendre que le jeu se bonifie via les futurs mises à jour.

Les plus :

  • Le fun du jeu
  • Bien violent
  • Le créateur de personnages
  • Le partage de personnage
  • Les explosions à gogo
  • La coop à deux
  • Quelques missions
  • La customisation des véhicules
  • Quelques musiques qui font plaisir
  • Les options graphiques sur next-gen

Les moins :

  • Manque de vraies dingueries made in Saints Row
  • Un jeu techniquement à la ramasse
  • La physique complétement éclatée
  • Les bugs omniprésent (surtout en coop)
  • La conduite à la ramasse
  • L’IA pas très convaincante
  • L’humour Saints Row édulcoré
  • Une campagne plutôt courte et fade.
  • Manque d’extravagance
  • Manque de subtilité dans certains commentaires et messages dans le jeu
  • Pas de personnage charismatique ou mémorable
  • Manque de finition général


Editeur : Deep Silver
Développeur : Volition
Plateforme : PS4 | PS5 , Xbox One, Xbox X|S & PC (Epic Game Store)
Date de sortie : 23 août 2022

Genre : GTA-like, TPS, Action, Open World

 

Saints Row
3.5Note Finale

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