Avec un sous-titre : Anthologie personnelle 1990 -2012 et une préface de Jean-Pierre Siméon.
En 1965, Louis Amade pour les paroles et Gilbert Bécaud pour la musique signent une chanson qui s’intitule : Quand il est mort le poète. Et me revoilà à vous parler d’un recueil réédité dont l’auteur vient de décéder. Courte bio et bibliographie en fin de volume. Je vous conseille de prendre connaissance de cette biblio pour vous faire une petite idée de cet auteur très discret et de garder comme d’habitude la préface en postface. Si j’ai bien compris le principe, une anthologie personnelle serait/est ce qui demeure digne d’intérêt aux yeux de l’auteur sur ce qu’il a écrit « au cours d’une cinquantaine d’années ». L’auteur précise même les donner à lire dans l’ordre où ils sont parus. Les autres explications de cette page 425 sont pour moi passionnantes en regard des poèmes. Mais je ne peux m’empêcher de me demander si, mettons cinq ou dix ans plus tôt ou plus tard, les choix de l’auteur seraient les mêmes. L’idée de ces ‘morceaux choisis’ par l’auteur lui-même est intéressante, inscrite dans la durée. Ceux qui ont feuilleté le recueil ont dû se dire qu’il serait facile à lire et ne prendrait pas trop longtemps… Il faut les détromper, ce n’est pas parce que les vers sont courts et ‘peu’ nombreux que les poèmes sont faciles. Ce que l’on vous donne à lire là est à mon sens une quintessence. Si j’osais, je dirais qu’elle vous offre le tapis (son histoire, sa laine, la sueur des petites mains, etc.) et la poussière que la vie a glissé dessous et ça ce n’est pas visible, perceptible, au premier regard… Il faut laisser les mots vous pénétrer. Étrangement, en quête de votre citation habituelle, j’ai constaté l’absence de ponctuation des poèmes. Comme s’ils n’étaient qu’une lente, longue et ininterrompue respiration de la vie ou des rails-à-peine-posés-déjà-empruntés. Et puis soudain comme pour marquer une douleur : des virgules, des points qui indiquent une densité plus forte… Citation : « Écrire en demeurant à même les lèvres de la plaie. ».
Bonne lecture lente dans une douce lumière automnale.
Pour plus de lumière
Auteur : Charles Juliet
Editeur : Gallimard
Collection : Poésie
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