Un parfum de fleur d’oranger

Le vêtement que porte la jeune femme en couverture ne me semble pas très mode. Le récit commence en 1883 et s’achève en 1945. C’est sans doute pour cela que l’on peut lire ce roman comme on regarderait un film en noir et blanc, en prenant un plaisir manifeste à mettre un nom sur tous les acteurs dits de complément au fur et à mesure de leur apparition à l’écran. Car en fait on les connaît les personnages de ce roman … ils traversent l’histoire et le temps comme l’ont fait les grands-parents et les parents.

Imaginez l’Italie de 1883, celle libérée par Napoléon du joug autrichien. Imaginez une famille trop nombreuse dont le père « chasse » les fils cadets et partage la richesse pour doter ses filles. Un des fils, Valturno, tailleur de pierre, s’exile vers la Lorraine et nous le suivons. Ayant trouvé un travail, il demande un permis de séjour. Et bien sûr tombe sur un fonctionnaire tatillon et un brin « raciste » (on notera à ce propos que le roman est dédié : « Aux migrants de partout, d’hier, d’aujourd’hui et de demain »). Heureusement il rencontre Malou (pour Marie-Louise), jeune veuve qui vient de perdre sa mère. Malou gère un hôtel-restaurant dans un village et elle propose l’appartement de sa mère à Lunéville à Valturno. On se doute de ce qui va suivre, c’est dans le droit fil de ce genre de roman et l’on sait que ce qui compte c’est la richesse des personnages, autant sinon plus que ce qui leur advient. Valturno est un grand lecteur de Victor Hugo. Malou est une honnête fille qui aurait pu mal tourner et tous deux vont vivre et subir les bouleversements que le nouveau siècle – sa première moitié au moins – va apporter. Ne vous inquiétez pas si vous n’avez pas bien suivi les leçons des profs d’histoire, les notes en bas de page permettent de s’y retrouver et je soupçonne qu’elles ne seront pas inutiles pour tout le monde. C’est didactique et plaisant à lire, j’y ai même découvert un vin lorrain : le gris de Toul… c’est un blanc.

Bonne lecture.

Un parfum de fleur d’oranger
Auteur : Gilles Laporte
Editeur : Presses de la cité
Collection : Terres de France

www.pressesdelacite.com

Un parfum de fleur d'oranger
4.0Note Finale

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