Points Chauds

Points Chauds

Deux livres pour une seule chronique et cela bien que son titre ne le mentionne pas. Pour une seule et unique raison. Points Chauds est ici associé à Aliens, Mode d’emploi alors qu’avant d’être doublement primé Points Chauds était distinct. Vous connaissez le prix Rosny Ainé attribué par un vote des lecteurs et des participants à la convention nationale et annuelle de science-fiction au cours de laquelle il est décerné, mais vous connaissez sans doute moins le prix du Lundi attribué par les habitués du « déjeuner du Lundi » qui réunit quelques auteurs. Je pense que l’on peut dire que ces livres ont recueilli une certaine unanimité.

Olivier Girard qui dirige la revue Bifrost publie dans cette revue (n°58) une nouvelle de Laurent Genefort intitulée “Rempart” et lui suggère une suite, un complément, d’approfondir (rayez la mention inutile). L’auteur se lance et écrit Points Chauds puis en complément ou comme pour préciser sa pensée et utiliser ses notes de travail il rédige Aliens, mode d‘emploi. Attention il s’agit de deux livres bien distincts sur les extraterrestres et nous. Le mode d’emploi se lit comme un mode d’emploi, Points Chauds comme un roman. Le Mode d’emploi peut – peut-être- se ranger au rayon humour tant le style mode d’emploi y est réussi (abus de certaines formules : s’avérer … on a même un superbe “s’avérer vrai”, plus pléonasme que nature, tentative de neutralité politique et religieuse). A la fois précis et évasif ou évasif dans la précision, il donne l’impression d’être calqué sur un “Étrangers, mode d’emploi” à destination de populations autochtones ou indigènes si vous préférez… Pensez que sous ce vocable “Étrangers” on peut entendre n’importe quelle population. Les relations avec les aliens évoquées sont l’amitié, la sexualité, l’amour, le travail, la guerre, la ville. Là, Genefort écrit : “Les aliens ignorent souvent (comme nous-mêmes) que chez les humains, la ville matérialise les rapports sociaux, et qu’elle résulte de l’équilibre entre appropriation privée et rapports de domination. » Ce genre de mode d’emploi est censé ne pas traiter de sujets qui fâchent. “La participation/le vote des aliens, la démocratie ne sont pas effleurées. En revanche comme on nous précise que ces aliens arrivent et repartent par des “Bouches” nous pouvons nous terriens emprunter ces mêmes “Bouches” et devenir des aliens… (A ce sujet on appréciera le petit dessin de la page 43).

Ce petit guide devrait vous faire sourire en public si vous lisez entre deux gares.

Points Chauds à l’inverse ne devrait pas provoquer de sourire même si parfois le personnage de “Léo“ qui ouvre le livre se comporte de manière “risible”. Ce roman rapporte les rapports directs et indirects de cinq personnages avec les aliens (on peut voir des esquisses de ces aliens en fin de volume) : Léo, militaire, Prokopyé, Camilla, Raji et Darius. On les retrouve à des époques différentes (sauf Prokopyé). Un personnage n’intervient que deux fois seulement, il s’agit de Ariadne une jeune allemande de Dortmund qui en février 2021 entre dans une bouche… elle revient en avril 2036 pour dire qu’elle reviendra et qu’il faut signaler à sa mère qu’elle est passée (elle a singulièrement changé). Pour donner certaines précisions et informations utiles à la compréhension du roman ou à l’évolution des personnages Laurent Genefort ajoute des textes d’agences média. Darius est traité sous forme d’interview. Outre les informations concernant les aliens on apprend que les bouches/les trous de vers qui servent de passages ont été crées par les Krells. Bien que certains aliens voyagent depuis des millénaires aucune trace de ces Krells n’a été trouvée.

C’est à vous d’accueillir ces aliens, à vous de fournir vos réponses aux questions qu’ils nous posent.

Bonnes lectures.

Points Chauds
Auteur : Laurent Genefort
Editeur : Livre de Poche

www.livredepoche.com

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