Sans le bandeau orné du portrait de l’auteur en sombre dénonciateur et porteur d’un sous-titre : Le roman des années qui ont changé le monde… la couverture est sobre. Je me permettrai de trouver le titre un peu long. Cela émousse son impact… Nota : le texte est illustré de dessins de l’auteur qui ne lui apportent rien.

Le sous-titre vous explique pourquoi ce roman commence par sa fin en 2054. En cette année – si peu lointaine – une jeune femme raconte comment on a pu en arriver à cette fin des hommes, à cette destruction de la planète. Pour cela elle nous donne à lire des tranches d’existences des membres de sa famille… De son arrière-grand-père en 1962 au moment de la crise de Cuba, de sa grand-mère au moment de l’Amoco-Cadiz (rappelez-vous Gainsbourg) puis Tchernobyl et Fukushima, entre temps un des frères de sa grand-mère sera ministre au service du grand capital… Celui-là même qui jouera un très grand rôle sur la fin de l’histoire en s’aidant des innovations techniques à base d’électronique. Un roman mise en garde qui veut que nous agissions mais qui, à la différence des romans de science-fiction traitant du même sujet, n’imagine pas de héros vainqueur ou rédempteur. Comme si après le rappel d’événements catastrophiques au vu d’aujourd’hui l’auteur nous disait : et maintenant, vous faites quoi ? Puis devant notre silence de lecteur nous proposait ce qui nous pend au nez en nous laissait le soin de décider de notre sort. Entreprise louable ! Et ‘soutenue’ par un philosophe important : Günther Anders (voir chroniques)… mais qui oublie trop facilement les actions pacifiques qui ont aussi agi sur le monde (la Révolution des Oeillets, par exemple).

Conseil de lecture : lisez d’une traite, laissez reposer un temps puis attaquez – ce verbe n’est pas là par hasard – par exemple la série des Colonel Durruti (Goater éditeur, voir chroniques) ou Rainbow Warriors de Ayerdhal (Au diable Vauvert). 

Nous mourrons de nous être tant haïs
Auteur : Aymeric Caron
Editeur : Robert Laffont

www.laffont.fr

Nous mourrons de nous être tant haïs
5.0Note Finale

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