Je me permettrai – une fois n’est pas coutume – de ne pas apprécier l’illustration de couverture signée Aurélien Police dont j’ai dit beaucoup de bien par ailleurs. Pas sûr qu’elle incite à feuilleter et c’est très regrettable car les 533 pages qui suivent méritent toute votre attention. Vous pouvez vous dispenser de la postface pour réfléchir plus longtemps.

Imaginez deux enfants, Aurore et Joaquim, éduqués de manière très dure et très violente par un père très particulier et une mère soumise, qui se séparent au moment du divorce. Puis retrouvez une chanteuse populaire et un jeune trader Hans qui rivalise avec un certain Adrien, autre trader plus doué parce qu’utilisant ce qui est interdit : des algorithmes. Ajoutez un tireur d’élite désavoué par ses chefs et se posant des questions. Et bien sûr des IA pour gérer voire organiser notre monde.

La quatrième de couverture vous en dit à mon humble avis beaucoup trop et pour moi se trompe un peu de sujet en annonçant : « Surveillance globale et respect de la vie privée sont au cœur de ce roman… » Pour moi, et c’est la meilleure raison de lire ce livre, le sujet en est le jeu des pouvoirs, l’affrontement sur tous les plans possibles… Et les joueurs en sont les humains d’une part et les IA de l’autre. A mes yeux, et comme l’action se situe dans un avenir très proche (2029 si j’ai bien lu), le ‘jeu’ se déroule sur un fond réaliste comme celui que nous vivons tous les jours où un changement de feu tricolore à un carrefour peut avoir les mêmes conséquences qu’un battement d’ailes de papillon, si vous voyez ce que je veux dire. Vous en dire plus gâcherait votre plaisir de lecture… Alors je vais vous recommander de lire attentivement quand vous serez au milieu du livre, le chapitre 5 qui, tout en éclairant le récit, incite à le dépasser. Et je vous propose une longue citation en dialogue :

« Jo1243 : j’étais un outil
– Je parle à une machine ou à un être humain ?
– Jo1243 : Quelle différence ? Si je réussis toutes ces frontières seront balayées.
– Même le corps ?
– Il n’a d’importance que pour nous, nos proches, pas pour le reste du monde. Une façade que l’on calcule, aime ou rejette. Nos téléphones nous en libèrent.
– Et on s’enchaîne avec les selfies 😉 » 

Bonne lecture.

Les machines fantômes
Auteur : Olivier Paquet
Editeur : L’Atalante
Collection : Poche

www.l-atalante.com

Les machines fantômes
5.0Note Finale

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