La Joie du matin

La belle couverture et le nom de l’auteure devraient attirer le lecteur. Je n’ai pas lu Le lys de Brooklyn qui a fait la renommée de l’écrivain mais je suppose que ses lecteurs s’intéresseront aussi tout naturellement à celui-là.

C’est comme dans un vieux film en noir et blanc, un vieux Chaplin, un muet. Aux mouvements encore un peu sautillants pour cause de mauvaise maîtrise de la manivelle par le cameraman ou le projectionniste. Vous avez dû en voir. Et vous savez que le jeu des comédiens était tel que l’on comprenait ce qu’ils disaient en les regardant simplement.

Betty Smith nous raconte la première année de mariage d’un couple de jeunes. Lui, Carl, s’est marié contre l’avis de sa mère – elle envoie même dix dollars pour le billet de train de retour – et contre l’avis du directeur de l’école où il apprend le droit mais c’est un bon élève et il travaille pour vivre et payer ses études; Elle, Annie, s’est aussi mariée contre l’avis de sa mère qui ne cesse de le lui reprocher et lui souhaite beaucoup de souffrance, elle n’a aucune formation, elle vient juste d’avoir l’âge légal de mariage mais est pleine d’amour et de bonne volonté. C’est raconté de manière simple sans effet de manche littéraire. Nous sommes à la frontière entre le pays des bisounours et la réalité. Et nous passons de l’un à l’autre pour qu’Annie et Carl fassent l’apprentissage de la vie.

Curiosité : tout cela se passe dans les années 20 dans une petite ville du Midwest – la province – et cela n’a été publié aux États-Unis qu’en 1963, l’année où le président Kennedy est assassiné, une quarantaine d’années plus tard… comme si rien n’avait changé.

A lire en pensant à cet écart entre temps de l’histoire et date de publication.

Bonne lecture.

La Joie du matin
Auteure : Betty Smith
Editeur : Belfond
Collection : Vintage

www.belfond.fr

La Joie du matin
3.0Note Finale

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publié.