Les développeurs de la fameuse série Yakuza, Ryu ga Gotoku Studios, sortent un spin-off de la série Yakuza. Judgment, un polar japonais sombre qui nous plonge dans l’univers des détectives privés et des avocats au pays du soleil levant. Différent et à la fois similaire à la série Yakuza, Judgment est la nouvelle exclusivité Sega à ne pas rater sur PS4.


Il est important de dire qu’il n’est pas nécessaire d’avoir joué aux jeux Yakazua pour faire Judgment. Si Judgment se passe dans le même univers, c’est une histoire totalement indépendante avec de nouveaux personnages. Il y a des références au clan Tojo et au Kansai, mais cela reste anecdotique dans l’ensemble. Il ne faut pas s’attendre à croiser Kiryu ou Goro.

On suit les aventures de Takayuki Yagami, Tak ou Tãbõ en japonais, un ancien avocat devenu détective privé après une fin tragique suite à l’acquittement de son client qui tournera au drame. Tak et Kaito, un ancien Yakuza déchu, acceptent les petits boulots à Kamurocho le célèbre red district de Tokyo. Abonné aux petites affaires, le bureau de détective ne décolle pas vraiment. Mais lorsque qu’un meurtre sordide mêlant différents clans de Yakuza, Tak est engagé comme enquêteur par son ancien cabinet d’avocats. Le meurtrier assassine et arrache les yeux des membres yakuza du clan Kyorei. Yagami-san doit trouver des preuves pour défendre le capitaine Hamura de la famille Matsugane du clan Tojo. Tak va découvrir qu’un tueur professionnel opère en toute impunité et qui effraye même les dirigeants de la pègre. Complots, corruptions, trahisons et histoires sordides commencent à s’accumuler et s’enchainer pour Tak qui met sa vie de plus en plus en danger au prix de la vérité. Tous les éléments d’un bon polar sont présents.

Comme toujours dans les jeux japonais, l’histoire se complique rapidement et les enjeux prennent vite de l’ampleur avec des embranchements inattendus et multiples. On se rend compte que les apparences sont vite trompeuses. Plus l’histoire avance et plus on veut savoir qui est le serial killer et pourquoi il opère de la sorte. Que cache toute cette mascarade. Chaque chapitre est calibré pour nous faire une révélation de ouf guedin pour ne pas lâcher l’aventure. Et ça marche. La trame principale est longue et plutôt palpitante, même si quelques longueurs sont présentes. Il faut compter 25 heures en ligne droite et mais mieux vaut compter sur 35 à 40 heures en jouant normalement.

Oui, Judgment se déroule une fois encore à Kamurocho. Le quartier s’est vu faire un petit lifting pour coller à l’année 2018, mais tout reste très identique aux jeux Yakuza. Les mêmes ruelles, les mêmes bars et restaurants, rien n’a bougé. Si on visite quelques nouveaux endroits, de-ci de-là, on sent que le projet a été pressé par le temps et l’argent. On visite aussi les bas-fonds de Kamurocho avec des casinos clandestins, des locaux de yakuzas et endroits malfamés ainsi que des tribunaux. Si c’est une première dans un jeu Ryu ga Gotoku studio, le voyage est bluffant tellement Kamurocho est réaliste et immersif. Par contre sinon, ça fait toujours plaisir de monter et redescendre sans arrêt, on aimerait bien un nouveau quartier car là ça fait quelques années que c’est pareil.

En parallèle de la quête principale, Yagami-san va accepter des cas plus légers afin d’arrondir ses fins de mois. Il y a un peu de tout. Des affaires d’adultères présumés, rechercher des chats, enquêter sur des escrocs, mais aussi poursuivre des exhibitionnistes, des fantômes, rechercher des donnés compromettantes, etc. Souvent un peu loufoque, les quêtes secondaires sont en vrai décalage avec la trame principale beaucoup plus sérieuse. On sent tout de même moins de folie que dans, par exemple, Yakuza Zero qui partait dans le vrai n’importe quoi. Là, tout est un peu plus classique. Cela vient peut-être de l’habitude à jouer aux jeux du studio.

Yagami dispose d’un smartphone qui lui permet de suivre ses quêtes et consulter les dossiers. Tak n’est pas un yakuza. C’est un civil. Sa profession de détective l’amène à vraiment à enquêter. Avec son téléphone, il collecte les preuves dans des phases d’observation. Yagami scrute les scènes de crime à l’affut du moindre indice pour accumuler les preuves. Il va aussi interroger les témoins et suspects pour découvrir la vérité. Notre détective privé devra, à plusieurs reprises, filer des suspects. Il devra parfois aussi se déguiser. En se faisant discret, Tak doit garder ses distances et se cacher derrière une voiture, un coin d’immeuble pour ne pas se faire repérer. Il devra aussi faire attention à ne pas attirer l’attention en bousculant les gens ou faire du bruit en reversant des vélos ou autre. Il devra ensuite dévoiler ses pièces à convictions et ses conclusions pour mettre à défauts les personnes incriminées. C’est sympa et ça change un peu. Tout se termine, néanmoins, souvent en baston.

Un peu comme dans un Pheonix Wright, Yagami devra sortir les bonnes preuves et choisir le bon argument au bon moment pour conclure l’affaire. Bon, on ne peut pas se rater. En cas d’erreurs, on peut toujours choisir d’autres éléments du dossier jusqu’à la bonne réponse. Il n’y a pas de challenge à ce niveau-là. Bien qu’il soit plus amusant de vraiment chercher les bonnes réponses tout de suite que de ne pas faire attention et sortir n’importe quoi à la chance sans regarder jusqu’à ce que ça passe.

 Pour ce qui est des activités dans Judgment on n’est pas reste. On retrouve les classiques des jeux Yakuza comme le baseball, les fléchettes, les salles d’arcades Sega avec les classiques des années 80, mais aussi un tout nouveau Kamurocho of the dead (genre de house of the dead) en 3D. Il y a aussi des courses de drones et un jeu en réalité virtuelle. On peut aussi jouer au poker et au blackjack au casino.

Tak peut aussi sortir avec des jeunes demoiselles. Il devra aller faire des activités avec elles pour les séduire. Leur envoyer des textos sympas. Offrir des cadeaux fera aussi parti du jeu de séduction ainsi que de faire des photos et discuter en répondant correctement à leurs attentes. En répétant les rendez-vous, Tak passera peut-être de la friend-zone à l’amour.

L’amitié et les liens avec les habitants de Kamurocho sont aussi très importants. En parlant aux commerçants et gens dans la rue, Tak tissera des liens d’amitié qui augmentera sa notoriété dans la ville. Cela débloquera de nouvelles quêtes secondaires. Il devra aussi effectuer des tâches pour eux.

 Il est important de souligner le fait que le jeu est entièrement sous-titré en français. Que ce soit les dialogues ou les menus, tout est traduit. Beaucoup plus facile à suivre. Les traductions sont de qualité avec un français d’aujourd’hui avec des expressions actuelles. Pour l’audio, il est à noter qu’une adaptation anglophone est aussi disponible en plus de la VO en japonais. Bon, si vous voulez mon avis, le jeu est bien plus immersif en japonais, mais pour ceux qui comprennent l’anglais et qui ne veulent pas lire à tout bout de champs les sous-titres, c’est une option. Cependant, il faut aussi ajouter que tous les dialogues ne sont pas audio. Comme dans Zero ou Kiwami, beaucoup de dialogues secondaires sont uniquement écrit.

 

Comme les jeux Yakuza, Judgment est un jeu qui bastonne tout le temps. Ce n’est pas parce que Yagami-san est un ancien avocat qu’il ne s’est pas en découdre. Au contraire, il est plus qu’à l’aise dans ce milieu. Ses connaissances dans l’art du combat son impressionnantes. Plus lent et moins puissant que Kiryu, Tak est, au départ, un peu rigide. Mais il compense en voltigeant dans tous les sens. Il a deux styles de combat. Le style du tigre très efficace en un contre un, Tak déchaine les coups de poings et les coups de pied avec puissance et fermeté. Le deuxième style de combat est la grue. Plus adapté aux groupes d’ennemis, Tak frappe dans tous les sens pour toucher un maximum de cible à la fois. Moins puissante que le tigre, la grue reste néanmoins utile quand on est submergé. Sinon, ça reste très similaire aux Yakuza. On peut prendre des cônes, des vélos, des enseignes et autres objets pour frapper ses adversaires. Les compétences de Yagami se débloquent grâce aux PA (points d’aptitude). On les obtient au fil des missions et des bastons. Il n’y a qu’un seul type de PA. Plus simple que dans les Yakuza qui ont 5 types de points différents.

Par contre, Tak est plus sensible et peut être vraiment blessé lors des combats. Certaines attaques cassent la barre de vie de Yagami. Un simple repas ou un tonic ne suffira pas à soigner ses blessures-là. Pour soigner correctement Tak et récupérer totalement sa barre de vie, il faut utiliser une trousse de soin (très cher et rare à trouver) ou aller chez le docteur dans les égouts. Alors attention aux attaques spéciales. Yagami va s’améliorer avec le temps et les PA. Nouvelles techniques, mais aussi en force et en vivacité en accélérant sa vitesse à enchainer les combos. Le jeu n’est pas très difficile en mode normal. Il faut bien gérer ses combats en utilisant judicieusement le mode s’attaque spécial et les barres d’actions contextuelles. Les boss sont sympas avec un challenge modéré. Ce ne sont pas les pires.

Judgment est une bonne surprise. Si un spin-off de Yakuza pouvait faire craindre le copier-coller vite fait sans saveur, il n’en est rien. Si, oui, il y a énormément de familiarité avec la série phare du studio Ryu ga gotoku, les nouveautés sont aussi présentes. Les réfractaires à la série Yakuza ne changeront sans doute pas d’avis avec Judgment. Le quartier de Karumocho est toujours le même à 2,3 détails près et il est dommage qu’il ne soit pas vraiment compensé par un nouveau lieu. Alors, il y a de petits environnements qui nous font sortir du quartier, mais rien d’exceptionnel. Les mécaniques de gameplay ainsi que la structure générale du jeu restent très similaires à Yakuza. Par contre, le fait de jouer un détective privé apporte son lot de nouveauté comme les filatures, les recherches de preuves ainsi que les procès. Il y a aussi l’ajout des drones et des courses poursuites. Les nouveaux personnages sont très bien écrits. Yagami-san, Kaito et les autres personnages ont du charisme et sont attachants. Le scénario est prenant. Judgment nous plonge dans son univers avec brio. On reste en haleine jusqu’au bout pour un climax grandiose. La mise en scène est magistrale avec des scènes d’action qui virevoltent dans tous les sens. C’est du grand spectacle à la japonaise comme on peut s’y attendre. Pour un bon polar au cœur de Tokyo, faut pas rater ça. Encore une bonne exclusivité PS4 de la part de Sega.

Les plus :

  • Yagami-san et Kaito
  • Toujours aussi punchy
  • Un polar au scénario maitrisé avec une mise en scène léchée
  • Beaucoup de contenu (30 à 50 heures)
  • Traduit en français, HUD et dialogue (écrit)
  • La bande-son est très bonne
  • Un doublage en anglais (mieux vaut rester en japonais tout de même)
  • Karomucho toujours aussi plaisante à arpenter, même si rien de nouveau

Les moins :

  • Une formule redondante malgré les nouveautés
  • Quelques longueurs en milieu de scénario
  • Manque un peu de folie dans les quêtes secondaire
  • Uniquement le quartier de Karomucho, plus ou moins
  • Beaucoup d’aller-retour barbant, surtout entre le bureau et le cabinet d’avocat
  • Les filatures barbantes et redondantes à force


Éditeur : Sega
Développeur : Ryu ga Gotoku Studio (Yakuza Studio)
Plateformes : PS4 en exclusivité
Date de sortie : 25.06.2018

Genre : Action / Aventure

Judgment
4.0Note Finale

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