A l’heure des superproductions vidéoludiques dites « AAA » synonymes de poules au œuf d’or, les éditeurs se montrent de moins en moins imaginatifs. A contrecourant de cette logique financière, Ubisoft prend des risques en lançant une nouvelle licence mêlant Beat’em all et jeux de combat. Tourné vers le multijoueur, For Honor ravira les amateurs d’armes blanches et de joutes en ligne.


Passionné d’univers médiévaux, j’ai personnellement toujours rêvé d’affronter d’autres joueurs sur un champ de bataille dans des combats frénétiques. Mes vœux ainsi que ceux de nombreux autres joueurs ont été exaucés avec For Honor qui propose un système de combat à la fois précis, simple et finalement suffisamment profond. Le gameplay demande en effet un peu de temps pour être pris en main. Malheur à ceux qui s’aventurent trop rapidement sur le multijoueurs (et je peux en témoigner), sous peine de ne se faire décapiter illico presto. Pour commencer, mieux vaut donc se tourner vers la campagne pour aiguiser ses articulations.

Le point de départ de l’aventure solo est simple : trois peuples guerriers – chevaliers, vikings et samouraïs – se mettent sur la tronche depuis des millénaires pour savoir qui des trois sont les plus valeureux. Une trinité qui assure un certain équilibre dans un univers imaginaire où l’on passe de fjords norvégiens à de magnifiques forêts de cerisiers japonais en moins de temps qu’il n’en faut pour dire « CHARGEZ ! ». Sauf que dans ce monde de sang et de fines lames, un être des plus maléfique au nom d’Apollyon fait en sorte d’exacerber la haine entre ces peuples qui ne demandent que cela. La campagne, divisée en trois chapitres pour autant de factions, nous fait donc suivre tour à tour les péripéties de trois héros le temps d’une petite dizaine d’heures : une sentinelle (chevalier), un Hersir (viking) et un Orochi (samouraï). D’autres personnages sont également jouables selon les missions, permettant de les comparer et de déterminer celui qui sera la plus adaptée à sa manière de jouer. Les factions proposent ainsi chacune quatre classes de combattants. Chaque héros étant unique et non pas une copie en trois exemplaires affublée d’un costume différent. C’est à souligner, car les développeurs auraient pu chercher la facilité du copier/coller.

Bien sûr, la jouabilité possède des points similaires entre plusieurs combattants, chaque faction disposant par exemple d’un guerrier basique avec une palette de mouvements simple, idéale pour commencer. Alors que d’autres héros misent sur la défense avec un bouclier permettant de bloquer aisément les attaques. Les « Assassins », eux, peuvent compter sur les déplacements rapides, à l’inverse d’un Émissaire lent et toute en puissance. Il y en a donc pour tous les goûts. Quant au système de combat en tant que tel, il repose sur un système d’attaque et de défense en trois positions : gauche, droite et haut. Tout est alors une affaire de timings entre attaque/défense auxquels s’ajoutent les esquives et parades. Chaque perso dispose également de combos, d’attaques faibles et rapides et d’autres plus puissantes mais aussi plus lentes. Une jouabilité simple au premier abord mais finalement bien profonde, chaque héros ayant des capacités et un gameplay propre qui demandent à être connus un minimum pour pouvoir s’y adapter en tant qu’adversaire.

Ce qui saute aux yeux dès les premières minutes de jeu avec For Honor, c’est la fluidité des enchainements et des mouvements. Même lorsqu’on se retrouve au milieu du champ de bataille contre plusieurs adversaires, tout semble limpide, sans accroc. Une vraie prouesse ! Les environnements sont eux aussi très bien réalisés et retranscrivent bien les atmosphères médiévales d’Europe de l’Ouest, des pays nordiques et japonaises. Les personnages ne sont également pas en reste avec beaucoup de détails. La personnalisation de l’équipement est d’ailleurs beaucoup mise en avant pour se différencier lors des parties online. Jambières, arme, casque, tout peut être modifié. Passons au multi d’ailleurs, le véritable cœur de For Honor.

Un multi qui a déjà séduit nombre de gamers puisque le jeu s’est hissé aux premiers rangs des ventes dans plusieurs pays. Les modes de jeux se divisent en trois grands types : les « duels » (1vs1) et « rixes » (2vs2) sont idéaux pour se faire la main avec des nombres limités de joueurs. En 4vs4, place à l’« Escarmouche », où l’on revient en jeu après chaque mort jusqu’à ce que l’équipe ayant dépassé les 1’000 points gagne la partie, et à l’« Elimination » où les morts sont définitives. A moins de se faire ranimer par un coéquipier bien entendu. Le mode Dominion quant à lui demande à contrôler des zones et ressemble à un vrai champ de bataille avec, en plus des joueurs, des personnages plutôt inoffensifs contrôlés par l’IA faisant office de chair à canon. Contre eux, pas de système de combat développé, il suffit juste de cliquer sur la frappe de base pour les éliminer un par un ou en grappe. Du pur beat’em all. Dans la plupart de ces modes, des capacités spéciales se débloquent après quelques victimes, amenant un peu de piment aux parties. Autre point très important dans les parties à élimination directe (pas de respawn), les exécutions propres en ordre rappelant clairement les « finish him » de Mortal Kombat : lorsqu’un adversaire voit sa barre de vie bien trop entamée, un coup puissant activera une décapitation ou autre coup fatal pour terminer le travail. Après un tel traitement, impossible d’être ranimé. Une autre manière d’en finir définitivement avec un adversaire consiste à le pousser dans un ravin ou contre des pieux acérés, bien pratique pour mettre rapidement fin à un combat !

Des modes de jeux intéressants donc et des cartes bien construites, à défaut d’être nombreuses, mais qui sont malheureusement plombés par des serveurs en papier mâché : déconnexions, impossibilités de rejoindre des parties ou encore chargements trop longs et fréquents empêchent de profiter pleinement de For Honor. Et cela est vraiment bien dommage vu le potentiel de ce jeu tourné vers le multijoueur. Même si tous les joueurs ne semblent heureusement pas touchés par ces problèmes, les développeurs feraient bien de les régler au plus vite. Pour le moment, ces derniers continuent de proposer gratuitement du contenu presque chaque semaine, principalement sous forme de nouveaux costumes et d’éléments de personnalisation. Du contenu plus conséquent tels que de nouveaux combattants a d’ores et déjà été promis, toujours sans avoir besoin de payer. Un bon point assurément, mais qu’il serait bon de compléter avec des améliorations techniques.

Les Plus :

  • Gameplay innovant
  • Multijoueur chaud patate
  • Des combats fluides
  • DLC gratuit avec nouveaux combattants en approche

Les Moins :

  • Des serveurs clairement pas au niveau !
  • Les chargements
  • Nombre de cartes limité

Éditeur : Ubisoft
Développeur : Ubisoft Montreal
Sortie : 14.02.2017
Disponible sur PS4, Xbox One & PC

Genre : Action TPS

For Honor
4.0Note Finale

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