arsene lupin - les origines - extrait

arsene lupin – les origines – extrait

Ha! L’Arsène, comme Fantômas, Chéri-Bibi et le Roultabille, il ne perd rien de son charme et là il va perdre un peu de son mystère. Mais, avant d’en parler plus avant, je voudrais faire remarquer aux auteurs qu’à défaut de se relire ils feraient bien de se faire relire par d’autres. Quand on vise à une certaine exactitude dans la retranscription d’une époque, en utilisant un argot par exemple, on prend ses précautions et on jette un oeil aux sources*. Ainsi j’ai au moins relevé trois erreurs grossières de langage. Dont deux graves – pour mémoire « mézig » souffre d’une réduction mal venue que le phylactère met en évidence, « Arrête ton char ! » n’a rien avoir avec la guerre ou Ben Hur mais tout avec le verbe « Charrier », quant à « morfal » auquel il manque un « e » il relève d’un argot moderne -.

Ce premier opus – deux autres à suivre en 2015 – est digne des romans-feuilletons de l’époque à laquelle il renvoie. Ainsi le jeune Arsène, témoin d’un meurtre, est envoyé à Haute Boulogne, la maison de redressement de Belle-île-en-mer où il est menacé de mort par ceux qu’il a vu tuer… Il est heureusement adopté par le comte de la Marche qui l’inscrit dans une prestigieuse école suisse et lui raconte le combat de sa famille contre « la confrérie des Lombards » qui, bien sûr, ouverte le monde de manière occulte par le biais du vice et de la corruption. Je vous rappele que nous sommes au 19ème siècle. Rien de bien surprenant, mais c’est le genre qui veut cela, et puis il faut bien émouvoir en parlant d’injustice et de justicier, d’orphelin révolté et de noble au sens propre du terme.

Pour ce qui est du dessin et de la mise en page c’est aussi du classique. La mise en planche ne supporte pas de dérapages mais ne fait pas non plus d’effort pour offrir au regard des cadrages et des angles originaux. Le dessin est souvent hachuré par des traits qui sont censés donner du relief, mais dans la mesure où ils assombrissent l’ensemble peut-être qu’une version en noir et blanc aurait été plus efficace, plus d’époque… ? Pour ce qui me concerne je suis surpris de voir Arsène roux avec une peau halée.
On attendra le tome 2 avec une impatience certaine en espérant un mieux.

* »Petit Simonin illustré par l’exemple » pages 76 et 169 dans l’édition Gallimard.

Arsène Lupin – Les Origines tome 1
Les disparus
Série en cours
Dessinateur : Christophe Gaultier
Scénaristes : Benoit Abtey – Pierre Deschodt
Éditeur : Rue de Sèvres

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