Trace et archive, image et art
C’est suivi de Hommage à Jacques Derrida par Daniel Bougnoux et Bernard Stiegler. C’est le troisième titre de cette collection et vous commencez à en connaître le principe. Le Collège Iconique mis en place par l’INA invite régulièrement des chercheurs et des intellectuels à venir échanger autour de l’image. Jacques Derrida intervenait à l’occasion de l’anniversaire de la signature du texte instituant le droit de conservation des archives audiovisuelles.
Derrida avait signé un petit livre intitulé « Mal d’archives » dans lequel il analysait l’archivage, sa décision, sa forme et sa fonction dont il ressort au moins une chose : Archiver c’est faire des choix. D’ailleurs tout le monde connaît l’expression « classement vertical » dont on sait qu’elle recouvre systématiquement le remplissage des sacs poubelle. Archiver c’est jeter, détruire… Derrida projetait un film dont il était le sujet et analysait avec les participants son rapport à l’image et à la mort. C’est d’une rare intensité et sans la moindre difficulté de lecture ou de compréhension.
Je vous laisse découvrir l’ensemble mais je ne peux m’empêcher de vous livrer deux citations pour vous donner un avant-goût.
« Et quand on ne comprend pas tout d’un langage, ce qui arrive tout le temps, même quand on est très intelligent et très cultivé, on ne comprend jamais tout, ça veut dire que le mot fonctionne comme une image. »
« En 1965, Leroi-Gourhan parlait déjà de la télévision et même de la télé-réalité. Je vous engage à lire ou à relire ces passages où il écrit qu’un jour prochain, on verra dans des programmes de télévision des gens réapprenant à vivre en quelque sorte, tenter de réinventer ce qu’ils ne savent plus faire, pratiquer des « stages de renaturation ».
Bonne lecture.
Trace et archive, image et art
Auteur : Jacques Derrida
Editeur : INA
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