Une illustration de couverture peu réussie. L’idée fort intéressante de consacrer des recueils de nouvelles ‘noires’ aux cinq sens se poursuit… Avec ce me semble moins de bonheur que pour les deux premiers volumes… Et d’abord pour une raison technique… l’absence de relecture sérieuse – ou une trop grande confiance au correcteur automatique. J’ai relevé pour vous au moins cinq ‘bizarreries’ que je vous livre : une jeune femme court et « ses pieds s’écharpent » (pour s’écorchent, peut-être parce qu’elle a pris ses jambes à son cou), plus loin on « calfeutre » (pour calfater) les bateaux avec du pétrole, quelque part « un fumet (…) crame les rétines » d’un personnage et un autre a « les bras rougis de symétrie » enfin une héroïne est manchote puisqu’elle n’a qu’un avant-bras et qu’on ne sait s’il est à droite ou à gauche… je dois en avoir oublié… Et puis parce que sur les dix nouvelles il n’y en a que trois qui, pour mon goût, jouent vraiment le jeu du ‘Toucher’. Celles qui ouvrent et ferment le recueil « 8118 » envers et endroit, signées Laurent Scalèse et Franck Tilliez, des auteurs confirmés du genre qui ajoutent au thème une touche de fantastique ou de science-fiction (pour ceux qui connaissent ‘Minority Report’) puisque un des personnages a le don de sentir en la touchant si une arme va être utilisée ou non… L’autre texte est dû à la plume de Danielle Thiéry qui n’est pas une nouvelle venue. Avec « Doigts d’honneur » on touche la touche noire d’un La bémol dans une partition de Chopin… et avec un réalisme certain quant à la ‘résolution’ de l’enquête il me semble qu’elle se permet une jolie touche d’humour…
Vous trouverez sans doute votre bonheur dans les autres textes et je vous conseille de garder mes trois mises en évidence pour la fin de votre lecture et de vous dispenser de lire les longs remerciements qui ressemblent trop à de l’autocongratulation inutile…
Bonne lecture.
Toucher le noir
Sous la direction d’Yvan Fauth
Editeur : Belfond
Collection : Belfond Noir
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