Il s’agit d’une anthologie réalisée à partir de la nouvelle qui inaugure le recueil. Et je me permettrai un premier conseil de lecture : gardez l’avant-propos, la préface et la présentation des auteurs pour la fin. Je veux dire que tous les textes présentés ici – même sortis de leur époque de rédaction, les années 70 en gros – supportent d’être lus pour ce qu’ils sont : des variations sur l’idée de ville et de ‘serviteurs’. Et c’est tant mieux si vous, lecteurs, percevez ce qui peut dater leur rédaction (je pense à l’idée de libération des mœurs, si l’on se souvient qu’en 1968 un des slogans était ‘jouissez sans entraves’). On notera deux choses : le peu de femmes présentes, il n’y avait pas beaucoup d’auteures en ces temps lointains ; un ‘intrus’ au milieu d’une bande d’écrivains classés plutôt ‘à gauche’, Jan de Fast qui participait à l’époque à l’écurie du Fleuve Noir. Mais ce sont des anecdotes et j’aurais bien aimé avoir eu à lire ‘la bible’ si elle a existé rédigée par Michel Jeury pour guider les auteurs. La Ville c’est un conglomérat de villes et une entité régulatrice. Les serviteurs ce sont des individus formés par deux ou trois ‘enseignants’ pour gérer et résoudre les problèmes des villes, ils ont au moins une caractéristique en commun : le port d’une cape rouge. Premier constat ‘général’ : en dépit du respect de certaines ‘données’ (attribut, lieu de départ, etc.) chaque nouvelle est différente des autres et si l’une semble commencer où l’une a fini elles ne se ressemblent pas. Deuxième constat ‘général’ : elles sont toutes de qualité quant au style. Bien sûr chacun d’entre vous aura son podium… Pour ma part j’ai trouvé quatre textes un peu au-dessus du lot et pour des raisons diverses. Je vous les livre dans l’ordre du sommaire. Événements furtifs dans une ville d’eau de René Durand pour sa sauvagerie racontée avec un détachement cynique qui nous rend complice. La ville est un bordel de Jan de Fast sans doute à cause de son sérieux gentiment caché sous l’humour et l’exagération. Le cimetière des Aigles de Joël Houssin et Christian Léourier pour l’utilisation de l’idée du labyrinthe. Et enfin Un quartier de verdure de Jean-Pierre Andrevon pour son humour à deux niveaux et son idée forte et toujours actuelle.

Une question m’est venue à l’esprit : est-ce que les auteurs en vogue aujourd’hui trouveraient à nos villes matière à faire travailler des serviteurs ?

Bonnes lectures au compte-gouttes.

Serviteurs de la Ville
Auteur : Michel Jeury
Editeur : Flatland

www.novelliste.redux.online

Serviteurs de la Ville
4.0Note Finale

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