Comme moi vous risquez au début de votre lecture de l’œuvre de ne pas être convaincu par la présentation en quatrième de couverture. Dans ce cas, revenez à la couverture et essayez de mettre un prénom de personnage du roman sur le visage des trois jeunes filles qui y figurent. Selon moi, Francie, douze ans à l’été 1934 est celle de droite, elle sourit mais son regard sourit moins, celle qui est au centre c’est Sukie sa meilleure amie, regardez ses yeux, la dernière dont on ne voit que le profil peut être n’importe laquelle de leurs copines du quartier.

L’action se passe à Harlem et traite du quotidien d’une enfant noire en un temps où la crise de 1929 n’en finit pas de s’achever. Francie a deux frères, un qui étudie et l’autre qui fait partie d’un gang, elle est la préférée de son père qui récolte les paris de la tombola des nombres et répartit les gains. Elle participe de cette récolte. Elle étudie et vit mais c’est une enfant obéissante.

Ce roman a été publié en 1970 soit trente-cinq ans après ce qu’il raconte et on le lit comme s’il s’agissait d’une histoire d’aujourd’hui. A cela j’ai trouvé trois raisons. La première est qu’il n’est pas certain que dans quelques coins du monde la situation ait changé, la seconde est que cette histoire est vivante et mouvementée sans pathos, la troisième et pour moi peut-être la plus forte est que l’on sait, l’on sent que Francie connait tout de la vie sans avoir vécu encore, elle est à l’âge des rires et des jeux et pourtant elle voit la vraie vie autour d’elle. On appréciera la façon dont elle parle des garçons au début et son regard sur eux dans les dernières pages. L’écriture fait que l’on se laisse prendre par le regard de Francie. Avant de lire regardez donc en fin de volume qui l’autrice remercie. Attention, la citation que je vous propose concerne les premières règles de la jeune fille. C’est sa mère qui parle et Fancie qui rapporte : « Elle m’a regardé dans les yeux. ‘Ça veut dire…’ a-t-elle hésité. Elle a baissé les yeux et sa voix s’est faite tranchante. ‘Ça veut dire qu’il ne faut pas que tu laisses les garçons s’amuser avec toi. Compris ?’ »…

Bonne lecture d’une traite si possible.

Papa courait les paris
Auteure : Louise Meriwether
Editeur : 10/18

www.10-18.fr

Papa courait les paris
5.0Note Finale

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