Codemasters sort son nouveau jeu de voiture sur PS4 et Xbox One, Onrush. Très différent de tout ce qu’ils ont sorti jusqu’à présent, Onrush est très particulier et surprenant. C’est le jeu de voiture qui n’est pas un jeu de course. 100% compétitif, Onrush emprunte les codes des FPS multijoueurs pour les servir à la sauce jeu de voiture. Pari culotté et concept original pour un développeur qui ose prendre des risques et proposer quelque chose de nouveau et différent.


Le jeu commence par une cinématique d’introduction qui donne l’eau à la bouche. Des buggys, des motos et autres véhicules tout-terrains se font la course et se rentrent dedans pleine puissance. Ça va vite, ça saute, les bolides se font défoncer. Ça rappelle beaucoup Motorstorm. Après nous en avoir mis plein les yeux dans cette magnifique vidéo d’introduction, voici le jeu. Tient-il toutes ses promesses ?

Il est important d’être clair dès le départ. Onrush n’est pas un jeu de course traditionnel, mais plus du pilotage dingo, comme ils le disent dans le jeu. Dans les faits, c’est un jeu de stockcars en équipe hyper arcade dans lequel il est plus important de défoncer ses adversaires que d’être devant. Mieux vaut être dans le tas pour défoncer tout le monde. Il n’y a pas d’épreuve avec un départ et une ligne d’arrivée à franchir. Dans Onrsuh, on tourne en boucle sur de grands circuits fermés jusqu’à la victoire. Ce sont des  »combats » en véhicules, et à la place des fusils, on fonce dans les adversaires. Pas d’armes conventionnelles, par contre les véhicules ont des propriétés physiques et des bonus offensif et défensif qui leur son propre. Tout est basé sur des modes de jeu à objectifs. Il y a 4 modes de jeu : Overdrive, Lockdown, Switch, Countdown.

Overdirve consiste à accumuler des points en effectuant des takedowns, des sauts avec figures, en allant très vite et ce qui peut donner l’impression de se la péter. Pied au plancher, le turbo à fond, la première équipe à atteindre 10’000 points remporte la manche et le premier à 3 manches gagne la partie. Ce mode est très bourrin. Ça va à toute allure, tout le monde se fonce dedans, c’est rigolo. Il y a beaucoup de crashes. Sauf que parfois on est derrière et on donne tout pour remonter le peloton, où tout l’action se passe, mais ça prend des plombes, car on va plus ou moins tous à la même vitesse. Alors bon c’est rigolo un moment. C’est basique mais efficace et bien bourrin.

Lockdown est un genre de possession de zone. Une zone verte suit la course et les deux équipes doivent se positionner dans la zone pour en prendre possession. L’équipe avec le plus de véhicule à l’intérieur pendant quelques secondes remporte le point. Le mode et rigolo et peut demander de la coopération au sein de l’équipe. Certains ont la tâche de prendre la zone et d’y rester et les autres ont la tâche de dégommer l’équipe adverse pour laisser le champ libre. L’idée est bonne, ça joue des coudes et c’est fun. Par contre, de nouveau, si on est à l’arrière, on passe son temps à essayer de remonter et atteindre la zone. Il faut vraiment éviter ce genre de situation préjudiciable pour l’équipe.

Le mode Switch, lui, se concentre sur la destruction de véhicule. Chaque joueur à 3 véhicules différents. Il switch lorsque son véhicule est détruit. L’équipe n’ayant plus de véhicule perd la partie. Là encore, c’est simple et bourrin. On se pose aucune question, on fonce dans le tas. L’idée de changer de véhicule rappel les modes des FPS qui fond changer d’armes à chaque frag. Chaque véhicule se comporte différemment et le momentum change au cours de la partie.

Finalement, il y a le mode Countdown. Les deux équipes de 6 s’affrontent face à un chronomètre qui descend. La première équipe qui épuise totalement son réservoir de secondes perd la manche. Pour remplir la jauge de secondes et éviter de tomber à zéro, les joueurs doivent traverser des portes positionnées sur le circuit. Toute l’idée est de pousser les adversaires, juste avant les portes pour qu’ils les ratent et perde du temps au lieu d’en regagner. Très bon mode, ça va très vite et comme toujours, ça joue des coudes.

Voilà, ce sont tous les modes du jeu. Faut avouer que c’est un peu mince. C’est rigolo et fun au départ, mais on finit vite par faire toujours la même chose et tourner en rond. Il n’y a même pas un mode course. Et il y avait matière à faire. Je me rappelle d’un certain Destruction Derby qui proposait des courses avec destruction et c’était fun et bourrin comme il fallait. Je ne comprends pas ce choix. Du coup, il faut se contenter de ces 4 modes pour l’instant. Espérons que d’autres modes viendront étoffer le titre, car il en a besoin.

Pour apprécier Onrush à sa juste valeur, il faut jouer online contre de vrais adversaires. Tout seul dans son coin, on tourne vite en rond et on s’embête très vite. Par contre, online le jeu prend une autre dimension. C’est un peu pour Counter-Strike. Contre des bots, ça n’a pas beaucoup d’intérêt, mais online contre des joueurs réels, ça prend tout son sens. La sensation dans Onrush est assez équivalente. C’est dur à expliquer, mais la différence est là. Et Onrush devient vite très addictif et on enchaîne les parties rapidement. Plus on progresse, plus l’intensité et le plaisir de jeu s’accentuent. Le côté très compétitif et l’action non-stop fait monter l’adrénaline et on en redemande.

La conduite dans Onrsuh est à 200% arcade. L’impression de vitesse est très présente. Inutile d’être un pro de la conduite pour bien jouer à Onrush. Les véhicules sont des savonnettes lancées à toute vitesse sur des circuits souvent très très larges avec des virages tout aussi larges. Ce n’est pas pour autant qu’il ne faille pas savoir conduire. Il faut beaucoup de réflexes et un sens de l’observation accrue. Tout va très vite, les véhicules se tapent dedans et les circuits sont truffés d’obstacles, de sauts et de trous. Il faudra des réflexes, du sang-froid, de l’agressivité et de l’adresse pour ne pas finir dans le décor. Il se passe beaucoup de choses à l’écran avec beaucoup d’effet visuel et il faut être attentif à tout instant. D’ailleurs, il est difficile de ne pas se planter en mode rush. Le rush, c’est la faculté d’avoir un boost de vitesse ainsi que d’être plus fort pendant un court laps de temps. Le problème, c’est que le véhicule est plus dur à contrôler et les effets visuels perturbent la faculté à voir les obstacles. Deux fois sur trois, on se crache lamentablement. La physique du jeu est souvent discutable. On a de temps à autre l’impression que les véhicules sont légers comme une plume et décollent dans le décor, on ne sait pas trop pourquoi. Les collisions sont aussi parfois discutables avec des crashes accordés facilement. Ce n’est pas là qu’on regarde trop l’heure, ce n’est pas une simulation, mais un jeu d’arcade, donc on lui pardonne à moitié, mais souvent on fronce les sourcils et on s’énerve un peu. C’est le jeu.

Graphiquement, Onrush ne se débrouille pas trop mal. Les circuits et les effets visuels sont ses points forts. Il y a beaucoup de variété dans les circuits. Il y a des environnements montagneux et rocailleux, d’autres ont un climat plus tropical avec de belles plages. On passe dans des canyons, des endroits beaucoup plus urbains avec du béton et des graffitis partout. C’est très fourni avec beaucoup d’obstacle en tout genre comme des arbres, des rochers, mais aussi des épaves de bateaux des bâtiments délabrés, etc. On peut refaire des circuits de jour ou de nuit ou les expérimenter à différente saison de l’année. Le circuit en station de ski peut se pratiquer au printemps avec des petites fleurs dans les champs. Ou en plein hiver dans le blizzard. C’est très chouette. Ce qui est pas mal dans Onrsuh, c’est qu’il y a beaucoup de verticalité dans les circuits. Il y a des sauts partout et souvent plusieurs chemins possibles avec des croisements, des trous et des falaises. Après les véhicules sont plus rudimentaires. Designé pour le stockcar, les buggys, voitures, motos et camions sont parés au combat avec des carrosseries très mastoc. Ils sont imposants comme la batmobile des films de Nolan. Heureusement, il y a des textures à gagner pour décorer et rendre ça plus fun.

Des musiques assourdissantes. Onrush est un jeu qui a du pep. Et pour garder les joueurs sous adrénaline, rien de mieux qu’une bande-son qui déménage. Vive la dub step qu’ils disaient. Dans un trailer, pourquoi pas, mais dans des menus d’un jeu, c’est complément fou. Ça fracasse les tympans. Alors oui, ça donne envie de tout fracasser, mais pas seulement dans le jeu. Et si ce n’est pas de la dub step, c’est de la musique électro très agressive. Heureusement, il y a aussi des tracks plus sympas et calmes. En tout cas, ça motive et ça garde dans l’ambiance survolté du jeu.

Onrush est un jeu qui veut être cool. Et cela à tout prix. Un peu trop, du coup. Ils font tout pour cocher les cases de la checklist de la cool attitude. Et le problème, c’est qu’on sent que c’est forcé. Déjà, la présentation du jeu fait souvent penser à Overwatch. On s’inspire des meilleures, ma fois. La façon dont les matches se terminent avec présentation des gagnants, les loot boxes, les petites danses, etc. Ils ont mis une bande originale avec de la musique qui pète les oreilles, parce que c’est cool. Ils ont mis des pilotes habillés n’importe nawak avec des styles pas possibles et des couleurs criardes, parce que c’est à la mode et que c’est original. Alors qu’à force, ce l’est de moins en moins. Ensuite, on les fait faire des petites danses stupides et ridicules, parce que tout le monde le fait et que ça fait cool. Malheureusement, ce n’est que du maquillage pour masquer le vide de contenu du jeu.

Alors oui, il y a pleins de poses, de textures, d’habits, de figures pour personnaliser ses pilotes et ses véhicules. Et pour les gagner, il faut performer le mieux possible dans le jeu en effectuant des défis journaliers ou monter en niveau afin de gagner….des loot boxes!!! Rassurez-vous, il n’y a pas de microtransactions. Manquerait plus que ça. Non, les loot boxes permettent de gagner toutes ces choses décrites ci-dessus. Ceux à qui ça plait apprécieront, les autres s’en ficheront, car ça ne change rien au gameplay.

 

Au final, Onrush est un jeu qui a été très étrange pour moi. Un jeu avec le deuxième effet kisscool. Dans un premier temps, j’ai été déçu de ce que le jeu me proposait après une cinématique alléchante pleines de promesses. Seulement 4 modes de jeu. Pas de course traditionnelle et un mode solo pas très intéressant et attrayant. C’était un peu la douche froide, surtout avec bande-son souvent assourdissante. C’est en allant me frotter au online que le jeu m’a donné le deuxième effet et celui-là fut bien meilleure. Et c’est très simple. Onrush est un jeu de voiture qu’il faut jouer online, seul ou mieux avec des amis, pour en voir tout son potentiel. Jouer en solo contre l’IA n’a pratiquement aucun intérêt pour un jeu du genre. Onrush est un jeu compétitif en équipe et qui se joue online face à de vrais joueurs. C’est tout. Et à partir de ce moment-là, on prend un vrai plaisir à jouer à ce Onrush. Il n’empêche qu’il manque des modes de jeu. Le reste est plutôt bon. Il y a pas mal de circuits, des véhicules différents avec différentes habilités et du contenu cosmétiques qui plairont à certains. Par contre, proposer uniquement 4 modes, c’est un peu faible. Comme si Codemasters avait rushé la fin du développement pour finir dans les temps. Heureusement, les 4 modes présents sont bien huilés et maitrisés. Il y a du rythme, c’est bien bourrin et il peut y avoir aussi de la stratégie d’équipe. Le jeu online est très addictif et on enchaîne les parties sans trop se lasser. N’empêche, on aimerait voir plus de modes et plus de variété de gameplay en général ainsi que du contenu. En espérant que Codemasters étoffera son jeu au fil des mois avenir. En l’état, Onrush est une belle ébauche d’un jeu de voiture compétitif qui n’est pas un jeu de course. C’est un jeu totalement différent de ce que l’on connait généralement et cela il faut saluer le cran de Codemasters de se lancer dans un tel projet. Par contre, je ne suis pas sûr que tous les joueurs apprécient le but qu’ils ont essayé d’atteindre. Cependant, une fois le concept du jeu compris et accepté pour ce qu’il est et surtout pour ce qu’il n’est pas, Onrush est un très bon jeu compétitif online, mais qui manque un peu de contenu.

Les plus :

  • 100% arcade et bien bourrin
  • Fun à plusieurs
  • Un online addictif et plaisant
  • Beaucoup de verticalité
  • Les circuits à différentes saisons
  • Des deux roues et des quatre roues

Les moins :

  • Pas de vraie course
  • Seulement que 4 modes différents
  • Aucun intérêt à jouer seul contre L’IA
  • Parfois brouillon et chargé visuellement
  • Beaucoup trop de crashes accordés trop facilement
  • La physique des voitures parfois étrange


Editeur : Deep Silver
Développeur : Codemasters
Date de sortie : 05.05.2018
Plateforme : PS4 et Xbox One

Genre : Combat de véhicules

Onrush
3.0Note Finale

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