Je vais peut-être m’attirer les foudres des inconditionnels de Boris Vian, mais tant pis. Si vous en êtes, cessez votre lecture de cette chronique. Imaginez Vian ayant une idée pour un roman alimentaire dans une collection dirigée par Marcel Duhamel, rédigeant le synopsis et quelques pages puis oubliant le tout. Paul Éluard disait qu’une bonne idée revenait toujours… Là elle revient mais son traitement est confié à l’OUvroir de LIttérature Potentiel. Les rédacteurs ont tenu à l’anonymat et à respecter le style du texte de Vian, moins adapté à la collection de Duhamel qu’à celle du Scorpion où signant Vernon Sullivan il avait publié quatre romans.

Frank Bolton revient de la guerre de Corée avec une prothèse métallique en guise de main droite et en se posant des questions sur son effet auprès des filles. Il découvre que son premier amour vient d’être tué, un tueur s’acharnera sur trois autres de ses amours. Frank fait appel à un ami « privé » pour savoir qui tue. Frank avait un frère marié mort en Corée, sa mère et son père sont toujours vivants et la famille emploie un chauffeur et un valet. Sally, la femme du frère défunt, demeure dans la maison familiale.

A mon humble avis, l’exercice est un peu raté. Parce qu’il reste un exercice… Au hasard d’une note on peut lire un exemple du jeu auquel les auteurs se sont livrés (écrire un texte cohérent avec des phrases tirées de textes différents) et constater qu’il n’en reste que très peu dans le texte final). Au lieu de servir l’idée de Vian, ils se sont contentés de l’habiller et de glisser des notes, des allusions à d’autres textes (chansons) de Vian et des phrases qui laissent perplexe : « L’air sentait le musc et la casserole des Indes ». C’est amusant sans plus, d’autant que l’idée de base était intéressante à traiter façon « série noire »…

Pour les connaisseurs, je signale que page 177 la note 2 du Chapitre II omet bizarrement de préciser que Sally Mara écrivaine est une création d’un des fondateurs de l’Oulipo : Raymond Queneau.

Bonne lecture en espérant que vous apprécierez la couverture…

On n’y échappe pas
De : Boris Vian et l’OuLiPo
Editeur : Fayard

www.fayard.fr

On n'y échappe pas
3.0Note Finale

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