Miracle à Santa Anna

Miracle à Santa Anna

Arrêtez-vous un instant pour contempler l’extraordinaire illustration de couverture. Elle a le double mérite d’une subtile discrétion et de, à mon sens, donner une idée juste d’une partie du roman. Les quatre casques jaunes des soldats US vous renvoient à la deuxième guerre mondiale et le titre vous situe en Italie.

On pourrait en schématisant dire qu’il y a trois manières de parler de la guerre : épique-réaliste, épique-héroïque, épique-critique (ou humoristique). James McBride se donne ici la peine, pour notre plaisir, de mêler les trois manières. Un peu comme s’il nous restituait simplement les récits qu’il a entendus dans sa jeunesse de la part de plusieurs « conteurs-récitants » (lisez les remerciements qu’il adresse). Il ressort parfois de la lecture de ce roman une leçon d’humanisme face à la violence de la guerre et des hommes. Un géant noir un peu simple – il ne sait pas lire et sa connaissance du monde est des plus réduite (pour lui le monde est trop vaste pour tenir sur une feuille de papier, il craint d’être présenté à « Litalie » qu’il prend pour une personne et il croit que la tête de statue qu’il a trouvé lui confère l’invisibilité) – se retrouve isolé de son groupe et « protecteur » d’un jeune garçon de huit ans qui ne parle qu’avec un personnage imaginaire. Ces cinq, quatre soldats et l’enfant, sont « englués » dans la guerre et dans un petit village où se mêlent miracles et trahisons. L’action divine et les actions des hommes.

Quand je lis pour mon plaisir et pour vous, je cherche des références pour expliquer et justifier mes impressions, pour vous proposer des points de repère et vous donner envie de lire. Ce roman foisonne tellement que les références vont et viennent, fugaces… Je suis arrivé à n’en fixer que trois ou quatre fort disparates, à vous de juger : Denis Diderot (celui de « Jacques le Fataliste »), Federico Fellini (celui de « La Strada »), Robert Altman (celui de « Mash ») et Donald Westlake (de la série des Dortmunder). C’est dire que James McBride fait œuvre originale en mêlant des références à peine reconnaissables et sans doute fort changeantes suivant les lecteurs… Un moyen évident, mais peu facile à manipuler, de plaire au plus grand nombre.

Une lecture nécessaire.

Miracle à Santa Anna
Auteur : James McBride
Editeur : Gallmeister

www.gallmeister.fr

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