Je voudrais tout d’abord que mes fidèles lecteurs veuillent bien m’excuser pour avoir omis de leur signaler que N.K. Jemisin, dont je dois leur avoir vanté la trilogie de la Terre Fracturée, est une auteure afro-américaine. Mais, me direz-vous, pourquoi en parler maintenant ? Parce que dans la préface de ce recueil elle se revendique de la sorte.

Elle explique aussi avoir longtemps douté de ses talents de nouvelliste. On notera à ce propos qu’elle avoue sans fausse pudeur s’être lancée dans l’écriture de textes courts pour des raisons financières… Je fais la remarque car il me semble que chez les auteurs francophones on parle rarement de ses difficultés à vivre. Et je dois vous avouer que, contrairement à sa trilogie, j’ai senti dans ces nouvelles une artificialité certaine. Cela se lit sans déplaisir et comme les textes sont assez courts on ne s’ennuie pas si on en lit trois ou quatre à la suite. Mais on a parfois l’impression d’un exercice de style un peu affecté. Pour preuve, par exemple, « L’alchimista » et son « Méphisto » qui vient commander à une très grande « cuisinière » un plat particulier après avoir apprécié son plat du jour, puis un autre et qui l’embauche. L’art culinaire y est présenté sans surprise comme d’une rare sensualité. Pour preuve, par exemple : « Trop d’hiers, manque de demains » où s’échangent de manière « aléatoire » des messages électroniques à propos d’une réalité disparue pendant que la réalité se reconstitue avant chaque réveil et que des personnes disparaissent comme si on les débranchait.

Bien sûr, vous allez aimer et découvrir un recueil dont l’illustration de couverture vous donne l’idée d’un portrait éclaté dans un miroir brisé est très réussie.

Bonne lecture, au compte-gouttes pour mieux savourer.

Lumières noires
Auteure : N.K. Jemisin
Editeur : J’ai Lu
Collection : Nouveaux Millénaires

www.jailu.com

Lumières noires
4.0Note Finale

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