L’Insecte et le traducteur

L’Insecte et le traducteur

Le rapport entre le titre et l’illustration de couverture – Frontispice de l’édition Hetzel du Don Quichotte de Miguel de Cervantes (1863) par Gustave Doré – risque de surprendre. Mais les premiers mots de la quatrième de couverture : « Le roman et son double… » mettront sans doute sur une voie explicative… Mais si, rappelez-vous, c’est dans l’œuvre de Jorge Luis Borgès. C’est lui qui imagine un Don Quichotte réécrit par un Français un certain Ménard et qui reprend mot pour mot le texte de Cervantes.

Deux personnages principaux sont ici en présence :Théo Lacombe, un traducteur, et Bénédicte, traductrice aussi qu’il aime et a connu pendant leurs années lycée. Ils confrontent leur technique. Pour Théo, le traducteur, pour éviter d’illustrer la célèbre formule qui fait de lui un traitre (traditore/trahitore), se doit de décalquer la phrase originelle et de la transposer telle quelle dans l’autre langue… Heureusement il traduit de l’espagnol et non une langue avec déclinaisons et article ou pronom neutre (allemand par exemple). Et puis un jour il bloque sur un deuxième roman. Sa traduction est en panne. Intervient alors l’insecte du titre. Il s’appelle Urien et se propose d’aider Théo à boucler son travail.

Inutile d’en dire plus sur le contenu. En revanche on signalera que l’auteure est aussi metteuse en scène et que ce roman est son cinquième. Comme elle est aussi agrégée de lettres on pourra ne pas s’étonner de ce que son écriture soit qualifiée d' »amoureuse, sonnante, fruitée, charnue. » Et je vous avouerai que pour ma part ce dernier qualificatif me semble parfaitement approprié. En lisant on a parfois l’impression de mordre à pleines dents dans un de ces fruits juteux qui abondent en été et dont le jus savoureux glisse le long de notre menton.

Bonne lecture.

L’Insecte et le traducteur
Auteure : Véronique Beucler
Editeur : Maurice Nadeau

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