L’infinie patience des oiseaux

La jaquette qui protège ce livre vous montre une colonne de soldats australiens de la Grande Guerre – selon l’expression consacrée -, bien loin du titre imprégné de poésie. Et pourtant ! Mais on supposera que ce roman publié en 1983 en Australie paraît aujourd’hui en dernière année de commémoration. Il aurait été dommage qu’il reste plus longtemps dans l’ombre.

C’est un roman qui parle d’humanité. Qui raconte comment il arrive que des personnes, des individus se reconnaissent comme participant d’un même monde. Et, disons-le tout de suite, l’auteur nous émeut sans user ou abuser du vocabulaire de l’émotion. Si vous ne voyez pas ce que je veux dire : ouvrez le livre au hasard et lisez un ou deux paragraphes, vous comprendrez vite.

Ashley Crowther, après des études et une éducation en Angleterre, revient en Australie s’occuper de ce qu’il a hérité de son père. C’est un jeune homme de vingt ans partagé entre traditions et modernisme. Il découvre un monde d’oiseaux et un certain Jim Saddler du même âge que lui qui aime les marais proches et sait observer les oiseaux. Ce sont des individus en limite… Dociles en société mais profondément touchés et émus par la nature. Avec Imogen Harcourt, une photographe, ils vont établir un « sanctuaire » avicole. Entre eux ils se comprennent. Hélas, la folie des hommes s’immiscera dans leur monde.

Attention, il faut entrer patiemment dans ce roman. Je ne suis pas sûr que le style plaise d’emblée. Laissez-vous porter sans réfléchir, au bout d’un temps plus ou moins long vous allez sentir/comprendre le rapport entre les personnages et vous allez aimer.

Dernière remarque, quand vous serez entré dans ce roman, arrêtez-vous par endroit pour savourer le style de l’auteur. Page 40 et 41 par exemple, lorsqu’il est question de ce que Jim comprend à propos des migrations des oiseaux vous trouverez deux phrases courtes dont une sans verbe, puis une longue phrase de vingt-quatre lignes comme un long voyage…

Bonne lecture.

L’infinie patience des oiseaux
Auteur : David Malouf
Editeur : Albin Michel

www.albin-michel.fr

L'infinie patience des oiseaux
5.0Note Finale

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