Le lagon noir
Revoilà Erlendur et ses obsessions et nous sommes en 1979, c’est-à-dire que l’Islande subit encore les effets de la « guerre froide » et supporte, en la contestant, la présence américaine sur l’ile. Le corps d’un homme a été repêché dans un lagon proche de la base américaine où il travaille. Erlendur, jeune inspecteur, vient enfin d’entrer à la brigade d’enquêtes criminelles sous la responsabilité de Marion. Et, en marge de l’enquête sur l’homme mort, il cherche à comprendre une affaire non résolue, celle de la disparition d’une jeune femme… et il aura la chance de trouver des feuilles de journal intime arrachées qui lui permettront de résoudre l’enquête. Côté base américaine, Erlendur et Marion auront la chance de trouver de l’aide auprès d’une jeune noire des services de police. Mais leur enquête fera grincer des dents et touchera au politique.
Erlendur, en tant que personnage, s’affine en se complexifiant. Et bien sûr se voit reprocher son empathie avec les victimes ou les témoins… Marion lui dit même : « Tu es policier pas pasteur ! » Mais le plus important me semble la découverte de l’existence d’un frère plus jeune à notre enquêteur. On en apprend aussi beaucoup sur la vie solitaire de Marion… L’intérêt principal de ces romans (ceux d’Indridason) est ce mélange réussi entre « vie privée » des personnages et faits historiques. Ce qui aurait pu demeurer pour nous lointain ou parfaitement abstrait (l’occupation américaine en Islande et les trafics qu’elle génère, un certain racisme) prend un relief certain quand s’y mêlent des protagonistes sympathiques… ou qui ne laissent pas indifférent.
Bonne lecture. A suivre.
Le lagon noir
Auteur : Arnaldur Indridason
Editeur : Métailié
Collection : Noir
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