Une couverture discrète où domine un gris de cendres. Et un auteur dont j’ai chroniqué ici même le premier roman paru chez le même éditeur (voir ici https://www.daily-passions.com/nous-sommes-les-chardons ). On notera au moins une première chose, un éclectisme certain entre les deux livres de ce jeune auteur.

Et on espèrera que vous passiez outre l’attitude de rejet devant ce que l’on pourrait appeler un sujet à la mode relevant un peu de la science-fiction. Les incendies et ici le fait ‘anticipé’ que les feux du nord rejoignent ceux du sud pour dévaster la terre. Et pour ma part je me suis réjoui de l’absence de héros salvateur ou de victime pitoyable, remplacés par quatre personnes contraintes de subir. Virginia qui, il y a quinze ans, a déjà vécu un grand incendie, elle cherche son père dont le dernier message provenait d’un lieu incendié. Ianov, un paysan russe ancien combattant qui a tout perdu sauf sa jument. Olan et Asna, des agriculteurs kurdes (Olan est aussi ancien combattant) dont les récoltes du village viennent d’être ravagées par le feu. Les quatre vont subir les conséquences du grand feu autour d’eux. Virginia : ceux qui fuient le feu, Ianov accompagné de quelques animaux quittera sa Taïga mais sera rejeté par les hommes. Olan et Asna fuiront leur village vers les USA… Les quatre seront ébranlés par un événement survenu à New York… Et là aussi subiront la désorganisation de la société partagée entre les tenants d’un retour à l’ancien monde et les survivants contraints à un nouveau mode de vie. Nous entrons dans ce monde alors que ce qui s’y passe ne peut plus être modifié…

Il ne m’a pas semblé qu’Antonin Sabot accusait nommément quelque chose ou quelqu’un sauf un type d’attitude qui serait un mélange de mépris et d’indifférence à l’égard de ceux qui ne sont pas comme nous… Et je me suis souvenu de deux films : Le grand embouteillage de Luigi Comencini (1979) et Rambo (le premier). Peut-être qu’en repensant à l’un des deux vous comprendrez ce que je veux dire. En attendant je vous livre une citation, c’est Virginia qui parle : « Ça fait trop longtemps qu’on ne fait que regarder, qu’ouvrir grands nos yeux et se dire : Non, ça ne peut pas continuer, il y a bien un moment où ça va s’arrêter, où ils vont finir par comprendre… Mais non. ».

Bonne lecture lente…

Le Grand Incendie
Auteur : Antonin Sabot
Editeur : Presses de la cité

www.pressesdelacite.com

Le Grand Incendie
5.0Note Finale

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