Le dragon des Arcanes
Si ma mémoire est bonne j’ai dû vous dire le plus grand bien de « Les lames du cardinal » (Folio 444) qui constitue le volume 1 du triptyque dont ce volume est le dernier. Je supposerai que vous avez entre temps oser lire le deuxième volume intitulé « L’alchimiste des Ombres » (Folio 460). Vous avez je pense fait mentalement le lien entre les lames et les arcanes… et rapproché cartes et armes blanches et arcanes…
« Les lames du Cardinal » présentait la petite troupe d’élite constituée par le Capitaine La Fargue pour servir le Cardinal de Richelieu en restant dans l’ombre. Malgré leur courage et leur puissance ils devaient fuir le siège de La Rochelle à cause d’une trahison et de l’alchimiste des Ombres. Je vous rappelle que dans cette France là il existe des petits dragons domestiques et que les grands dragons, dont certains ont le pouvoir de se transformer en homme ou en femme, veulent conserver un pouvoir certain, en Espagne ils sont tout puissants. L’alchimiste est l’un d’entre eux, mais il échoue dans sa mission et est réduit en cendres par le dragon des Arcanes – un dragon sauvage et primitif – réveillé pour incendier Paris et préparer par le biais de la Griffe Noire, une société secrète, la chute de la royauté française. Dans ce dernier volume, Agnès de Vaudeuil que La Fargue a momentanément extraite du couvent où elle allait prononcer ses vœux va quitter les lames et accomplir ce à quoi elle était destinée et offrir un final grandiose.
Jeux de pouvoirs entre les puissants, les sectateurs, les arcanes et les religieuses, Pierre Pevel jongle en souplesse avec les nombreux personnages qu’il a convoqués. Les femmes sont belles, ambitieuses et dangereuses, les hommes ont des secrets qui les rongent et les tuent. Le lecteur aura beau jeu d’invoquer Alexandre Dumas comme inspirateur de Pevel – on retrouve Athos et d’Artagnan comme invités dans ces volumes. Mais il saura repérer que cette parenté ne se limite pas aux ustensiles : chevaux, épées, carrosses, etc. – comme chez Dumas les références précises quant à l’historique des lieux et de certains événements offrent une garantie de vraisemblance. Pour ma part je saluerai avec plaisir les miroirs utilisés par La Fargue ou ses ennemis pour communiquer qui viennent glisser une touche particulière dans ce petit bijou.
Une lecture des plus agréables.
Le dragon des Arcanes
Auteur : Pierre Pevel
Editeur : Folio
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