La photo en couverture n’est pas de l’époque du Lord – la photo couleur est bien plus tardive – et je ne suis pas sûr que l’idée de Byron soit de s’intéresser à l’avenir que le modèle photographié scrute avec attention. Dans mon souvenir, vague, le texte était en vers et strophes de huit : « When Bishop Berkeley said « there was no matter, »/And proved it—’twas no matter what he said:/They say his system ’tis in vain to batter,/Too subtle for the airiest human head;/And yet who can believe it! I would shatter/Gladly all matters down to stone or lead,/Or adamant, to find the World a spirit,/And wear my head, denying that I wear it.(Chant onzième, I)… On notera les rimes. Dans la traduction proposée ici cela donne « Quand l’évêque Berkeley disait ‘que la matière n’existait pas’, et le prouvait, peu importait ce qu’il disait. On prétend qu’on chercherait inutilement à combattre son système, qu’il est trop subtil pour le cerveau humain le plus aérien ; et cependant, qui peut y ajouter foi ? Je briserais volontiers tout ce qui est matière, même la pierre, le plomb et le diamant, pour trouver que le monde est esprit et porter une tête en niant que j’en porte une. » On notera la concision de l’anglais. Et l’on imaginera un travail d’enseignants (anglais/français) avec leurs élèves pour ‘améliorer’ cette traduction qui date de 1847.

Ce Don Juan n’est pas celui qui emporté par une statue oublie de payer Sganarelle, celui que la morale et la religion condamnent et réprouvent, mais il est comme son auteur en exil de l’Angleterre où le puritanisme et la pudibonderie sont de retour. Et ce Don Juan pense à la condition des femmes (on notera son passage au Harem et une certaine fidélité)… Ce Don Juan qui met à mal le héros romantique dont son auteur a pourtant tracé les lignes semble être devenu un homme plus qu’un héros.

Conseil de lecture : cherchez une traduction plus récente et croisez-alternez votre lecture… Vous trouverez du charme à ce Don Juan, vous avez remarqué ses initiales, alors profitez-en pour lire en écoutant Mozart, dont Byron aurait pu assister à la première à Londres s’il ne s’était déjà exilé…

Bonne lecture lente…

Don Juan
Auteur : Lord Byron
Editeur : Hugo Publishing
Collections : Hugo Poche / Classique

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Don Juan
4.0Note Finale

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