Chasseurs de neige

Chasseurs de neige

Sauf si vous comptez passer vos vacances au calme et dans la sérénité, n’emportez pas ce livre avec vous. Réservez-vous un après-midi et plongez. C’est un livre d’une poésie rare. Attention pas une poésie en vers, non une poésie en prose qui naît de la précision des images que l’auteur donne à lire. Des images simples comme celle qui est en illustration en couverture : un parapluie, un vélo et une personne en contrejour. Des images peintes à coups de phrases courtes qui seraient comme des touches de couleur. Et nous nous retrouvons soit à imaginer la scène, ce qui la précède ou la suit, soit à redécouvrir dans notre mémoire un petit coin de plaisir ou de réflexion.

A la fin de la guerre de Corée, Yohan, soldat du Nord, doit s’exiler. Il choisit le Brésil et, grâce à l’encadrement des prisonniers par les Américains et l’ONU, obtient un travail dans un petit village côtier. Et il va progressivement se reconstruire grâce à la manière dont Kiyoshi, son employeur le tailleur japonais, Peixe le gardien de l’église et les deux orphelins vont s’occuper de lui. Oscillant entre passé et présent mais organisant sa notion du temps non en fonction de celui qui passe mais selon celui que l’on vit, Yohan va mesurer son monde, maîtriser sa langue, et s’approprier son nom prononcé en portugais, vivre pleinement… vivre tout court. Nous, nous recevons une formidable leçon de simplicité.

Je ne résiste pas plus longtemps à ma vieille habitude de la citation… Deux pour me faire plaisir.

« C’est curieux comme le temps peut déserter quelqu’un, par moments, comme il peut se retirer loin. »

« Choisissait-on vraiment ce que l’on consignait dans sa mémoire, et ce que l’on abandonnait à l’oubli… »

Bonne lecture.

Chasseurs de neige
Auteur : Paul Yoon
Editeur : Albin Michel

www.albin-michel.fr

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