En regardant bien l’illustration de couverture, on peut voir une silhouette un peu humaine qui émerge du rouge… Mais ce n’est pas certain. Le hasard faisant bien les choses, j’ai lu ce livre après avoir lu Le Premier Homme du monde de Raphaël Alix (voir chronique ici https://www.daily-passions.com/le-premier-homme-du-monde ) dans lequel il est question de tango et un peu d’Argentine. Là, Carmen, l’héroïne de Johanna Krawczyk, est fille de réfugiés argentins. Elle est aussi enseignante, mariée à Raphaël, mère d’une petite Suzanne. Classée borderline, elle suit une psychanalyse parce que son père vient de mourir, que sa mère s’était suicidée et qu’elle boit… Elle a aussi une amie… Oui comme vous dites ! C’est lourd ! Mais l’auteure parvient à dresser le portrait de Carmen sans donner dans le mélo surjoué… C’est raconté par Carmen elle-même qui est d’une grande lucidité. Elle n’a presque rien su de la vie de ses parents, sa mère fut une énigme, et elle vénère son père. Mais elle découvre qu’il gardait un bureau et une clé dans un garde-meuble. Elle trouve dans le bureau une boite qui contient des photos, des coupures de presse et sept carnets sur lesquels son père a noté sa vie. La première notation est datée de 1936. J’aurais bien aimé que la quatrième de couverture ne livre pas autant de pistes au lecteur. Car si les récits de la vie du père sont intéressants il est plus important de découvrir comment sa fille chérie s’en accommode, et comment l’auteure rend crédible et convaincante la réaction de Carmen. Si l’on admet que le métier de l’auteure : scénariste, peut bien aider, force est de reconnaître qu’elle sait autant « écrire » que raconter. Faites-vous plaisir, lisez à votre rythme – quel qu’il soit, ce ne devrait pas être long -, laissez reposer puis reprenez et lisez au hasard. Il m’étonnerait que les souvenirs de lecture ne remontent pas.
Bonne lecture.
Avant elle
Auteure : Johanna Krawczyk
Editeur : Héloïse d’Ormesson
www.editions-heloisedormesson.com
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