Agatha Raisin : La quiche fatale

Agatha Raisin : La quiche fatale

Je suppose que l’on voudra bien m’excuser, une fois de plus, de profiter d’une chronique pour traiter deux œuvres d’un même auteur mettant en scène un même personnage.

Je me permettrai aussi une remarque. Quand on lit en quatrième de couverture « L’Agatha Raisin de M.C. Beaton est un véritable trésor national », citation du Times utilisée comme argument commercial, j’ai un doute. Sans faire de xénophobie mal placée mais connaissant leur insularité et leur humour « so british » j’ai beaucoup de mal à penser que cette Agatha Raisin – dont on aimerait savoir comment cela se prononce – puisse être un trésor francophone… Surtout quand la traductrice – très bonne par ailleurs – s’autorise à nous raconter pour la énième fois la bonne vieille devinette : Pourquoi les Basques s’appellent-ils Albert ? dont vous connaissez la réponse : « C’est parce qu’Albert est basque ! » Ça va mieux en le disant… Plaisanterie dont je crains que la version anglaise n’ait pas la même géolocalisation.

La quatrième de couverture nous présente un portrait d’Agatha Raisin : « … c’est une Miss Marple d’aujourd’hui. Une quinqua qui n’a pas froid aux yeux, fume comme un pompier et boit sec. Sans scrupules, pugnace à la fois exaspérante et attendrissante, elle vous fera mourir de rire ! » Seul la dernière proposition de ces phrases est pour moi sujette à caution.

Agatha, spécialiste en communication, vend son agence pour prendre une retraite anticipée dans la campagne anglaise et un petit cottage dont elle a toujours rêvé. Elle a du mal à être acceptée par la population locale et décide de participer à un concours de quiche – elle triche et en achète une à Londres. Or sa quiche tue et, tout en risquant sa vie, Agatha découvrira qui a fait qu’il en soit ainsi. Les amateurs du célèbre « Arsenic et vieilles dentelles » de Franck Capra, de ces tragicomédies mi sépia mi noir et blanc ou couleurs pastel, retrouveront le charme désuet de cette Angleterre hors du temps où l’on peut encore franchir le Rubicon, ou subir l’influence des Parques. Et bien sûr les décalages temporels entre notre monde et celui d’Agatha feront sourire… (on notera au passage que cette série a débuté outre-Manche en 1992).

Dans le deuxième épisode, tout en cherchant à séduire son voisin qui ne veut pas être séduit, elle passe outre l’idée de la mort accidentelle du vétérinaire qui n’aime pas les petits animaux domestiques pour enquêter. Cette fois elle s’adjoint son voisin et parce que l’on menace ses chats – Hodge et Boswell – (on apprendra incidemment qu’Hodge est aussi le nom du chat d’un écrivain anglais Samuel Johnson) elle fonce chez le meurtrier… Nous sommes dans l’Angleterre d’aujourd’hui et non dans celle de Miss Marple et les gens sont toujours aussi férus et respectueux des traditions qui entretiennent leur sens de l’existence…

Bonnes lectures…

Agatha Raisin : La quiche fatale & Remède de cheval
Auteure : M.C. Beaton
Editeur : Albin Michel

www.albin-michel.fr

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