Ceux qui me suivent savent que j’ai déjà chroniqué (ici https://www.daily-passions.com/la-fin-des-hommes ) ce roman lors de sa sortie en 2022… J’aurais pu me contenter de vous redonner à lire la vieille chronique, mais j’ai voulu voir, puisque cette réédition en poche n’est pas très éloignée de celle en grand format, si le livre se gardait bien en mémoire, s’il faisait un l’effet durable. Première remarque le texte de présentation en quatrième de couverture est un modèle de précision et d’incitation à ouvrir le livre… en même temps un plaisir de lecture, par sa concision. Deuxième remarque l’illustration de couverture est d’une rare subtilité quant au roman car elle met en évidence l’absence des hommes et signale à quel point ils comptaient (on remarquera qu’il y a six manquants pour cinq vivantes dont une d’un certain âge et le fait que la ligne d’horizon scinde le titre).

Deux idées-choses conservent au roman toute sa puissance. La première est le fait que l’auteure n’oublie rien des conséquences de la cause première. Qu’advient-il si les hommes ne sont plus là ? Difficile à imaginer si on n’y a pas déjà un peu pensé. Et la deuxième découle de cette première. Il faut pour faire fonctionner le monde qui reste une grande diversité de personnes des femmes qui soient ‘multiples’. Je veux dire qu’il faut qu’elles gardent toutes les qualités auxquelles on les a cantonnées et qu’elles s’accommodent de celles des hommes tout en restant elles-mêmes. En bref qu’elles passent de gauchères ou droitières à ambidextres… Et il me semble que l’auteure rend bien compte de cette mutation par la diversité des personnages. Cela met à mon sens en évidence le fait que si nécessité fait loi il n’est pas évident de renverser les habitudes et l’éducation (dont on constate dès le début du roman qu’elles sont responsables du déclenchement et de l’expansion rapide de l’épidémie qui tue les hommes). Une citation ? Avec plaisir : C’est une femme qui parle « L’autre jour, j’ai ouvert un roman d’amour, pensant qu’il me remonterait le moral. J’ai tenu deux paragraphes avant de le refermer, rebutée par le ton fleuri. Je trouve plus réconfortant de lire des enquêtes de meurtres et de terreur, où la justice finit inévitablement par triompher. Mon cerveau a perdu sa capacité à célébrer le bonheur des autres, même si celui-ci est fictif. ».

Bonne lecture.

La fin des hommes
Auteure : Christina Sweeney-Baird
Editeur : Gallmeister
Collection : Totem

www.gallmeister.fr

La fin des hommes
5.0Note Finale

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