De la poudreuse à perte de vue, des panoramas à couper le souffle, Steep nous envoie à la découverte de l’or blanc sur le plancher des vaches comme en l’air et tout cela à plusieurs s’il vous plait ! La descente, c’est par là ; prochain arrêt Zermatt, tout le monde descend.


Mon dieu que la montagne est belle !

Après avoir été pris par la main pendant une petite demi-heure, le temps de vous montrer à peu près tout ce que le jeu a à vous proposer, vous serez lâchés au cœur d’une régions synthétisée à partir de quelques montagnes emblématiques des Alpes telles que Le Cervin, Le Mont Blanc, le Monte Rosa entre autres, elles-mêmes réparties sur 7 régions distinctes : Aravis – Le Tyrol – Aoste – La Suisse – Les Aiguilles – Le Mont maudit et le Mont Blanc ; avec pour seules consignes d’explorer et de faire exploser le score des leaderboards mondiaux de chacun des 110 challenges que vous débloquerez au fur et à mesure de votre progression.

Outre les différentes courses qui viendront s’ajouter les unes aux autres, viendront parfois s’ajouter les histoires de la montagne, petit à côté scénarisé et narré qui apporte pas mal de fraîcheur et d’inventivité au titre en nous offrant quelque chose de réellement nouveau pour le coup !

Afin de préserver le plaisir de la découverte, l’open world que représente votre terrain de jeu se dévoilera un peu plus à chaque fois que vous gagnerez un niveau supplémentaire jusqu’au maximum de 25. Et comme carburant de cette montée en puissance, de l’XP glanée au fil des épreuves qui viendra récompenser votre style de jeu.

Vous aurez également en votre possession une paire de jumelles qui vous permettra de scruter l’horizon pour y découvrir de nouvelles  drop zones ; à conditions d’être à moins de 1000 mètres de celle-ci ; mais également des points d’intérêts (skate park – Glaciers – village) qui n’ont d’autres objectifs que de justifier l’existence des dites jumelles et de satisfaire les TOCs des collectionneurs habitués aux jeux Ubi

Toujours dans le registre de la progression, sachez que la montée en niveau n’est pas accompagnée de montée en performance et que l’achat de matériel n’est que purement cosmétique, pour être meilleur il faut devenir meilleur et c’est « ça qui est bon ! »

Là-haut sur la montagne !

Des quatre disciplines disponibles au lancement du jeu (quatre autres ayant d’ores et déjà été annoncée en DLC dans un futur plus ou moins proche) le parapente est celle qui m’a le moins emballé, les contrôles sont plutôt corrects, mais le feeling global, le rythme et l’intérêt de la chose devant un écran me semble relativement limité et loin du plaisir que pouvait procurer un vol en aile delta d’un certain Pilotwings64. Deuxième moyen aérien, la Wingsuit est, quant à elle, bien plus convaincante. Sensation de vitesse, prise de risque, les sensations procurées par un vol en rase-motte suivi d’un passage délicat correctement négocié à quelque chose de franchement grisant, par contre la difficulté des parcours peut avoir de quoi frustrer, surtout quand il n’y a absolument aucun droit à l’erreur !

Le ski aurait pu être ma discipline préférée si ce n’était un détail particulièrement agaçant. En snowboard, le fait de pointer les sticks directionnels dans des directions opposée fait que l’on switch entre goofy et regular. Par contre, en ski ça switch entre descente à reculons ou de face. Bien sûr, le stick de gauche étant également le stick permettant de faire des rotations et autre flips de bon aloi quand on pratique un sport de glisse digne de ce nom ; il arrive donc qu’on passe la moitié du temps à skier dans le sens contraire et l’autre moitié à rectifier cet état de fait. Frustrant, on vous dit ! Autrement, les sensations sont excellentes, tout comme le snowboard d’ailleurs qui de fait devient ma petite préférence.

Pour revenir aux contrôles et au feeling général du jeu, celui-ci s’en sort plutôt avec les honneurs. Les sensations de glisses sont parmi les meilleures qu’on ait pu ressentir et ne souffres au final que du manque de génie dans le level design du titre, mais j’y reviendrais un peu plus tard. On constate tout de même quelques mouvements étrangement absent (nose/tail press, grind) et le flottement général des sauts et autre figures, après 20 heures de jeu et un passage dans le menu d’explication, je n’arrive toujours pas à contrôler le lancement de mon saut ni la figure que je vais réaliser ! Difficile donc d’être complétement satisfait quand on arrive à enchainer des tricks de folies dans SSX, et qu’on a parcouru l’ensemble des domaines skiable de Amped 2 !

La faute en incomberait semblerait-il au retour d’Alpha test, où les joueurs auraient exprimés leur désir d’avoir un gameplay plus arcade. Je ne peux malheureusement pas le confirmer ou l’infirmer étant donné que je n’ai participé qu’à la Beta avant le titre complet.

Les neiges du Kilimandjaro

Côté multi on obtient un titre qui est malheureusement « online only » donc si vous n’avez pas de connexion internet ou que vous souhaitiez jouer depuis votre chalet hors connexion un jour blanc. C’est râpé !

Impossible également de faire l’impasse sur le fait que l’entier du domaine skiable et accessible à seulement 4 joueurs en simultanés, la montagne a beau être jolie, elle est malheureusement dépeuplée.

Pour contrebalancer cela, il est toutefois possible de rejoindre ses compagnons en deux temps trois mouvements et quasiment sans chargement. Le lancement de nouvelles épreuves ainsi que la créations/partage de celles-ci se fait rapidement et facilement. Par contre, n’imaginez pas faire une course en parallèle, toutes les épreuves étant basée sur les temps ou le score, vous pourrez recommencer et retenter votre chance des dizaines de fois quand bien même tout le monde aura déjà placé un temps sur la feuille de score.

Après une bande-annonce prometteuse qui nous invitait à des descentes endiablées entre potes sur la terre comme dans les nuages, ça retombe un peu comme un soufflé quand on se rend compte qu’il est terriblement difficile de synchroniser nos descentes tout en planifiant nos arrêts pour les changements de discipline.

Sur nos monts quand le soleil, annonce un brillant réveil.

Techniquement par contre, le bilan est mitigé, ombres qui popent ou clignotent, bug de collisions, LOD un peu trop brusque. Difficile pourtant d’être trop critique tant le résultat flatte la rétine. Je serais moins complaisant avec le level design du titre qui flirte un peu trop avec le copié-collé et le pinceau à géométrie ! Des glaciers par milliers – en gros sur chaque pans un peu plat de la montagne qui ne serait pas déjà occupé par un village, qui eux-mêmes ne sont que la caricature d’un hameau montagnard appliqué au spray sur les flancs de falaises.

Un lieu ressemble donc souvent à un autre lieu et mis à part un changement d’ambiance voir d’éclairage, les différentes régions parcourues ne se différencieront donc pas énormément, en cela, le titre d’Ubisoft me déçoit beaucoup, d’autant plus, étant donné leur savoir-faire en matière de création d’univers.

On pourrait aussi pester sur la charte graphique apparemment sous-traitée et pas vraiment folichonne, les menus in-game fonctionnels, mais qui manquent de cachet et qui ont été calqués sur ceux de destiny niveau ergonomie ; l’impossibilité d’avoir un hub vierge de tout indicateurs histoire d’être seul face à la montagne, la caméra étrange, trop basse, trop proche et trop centrée ; La vue Go-pro absolument inexploitable en jeu. La carte pratiquement inutilisable tellement la gestion de celle-ci est calamiteuse entre l’absence de filtres et la navigation catastrophique.

Bref, toute une somme de petits éléments qui, mis bout-à-bout font qu’on se dit que le jeu aurait bénéficié d’un peu plus d’attention, de moyen et de temps.

Heureusement il y a la bande son pour réchauffer notre cœur mieux qu’un petit vin chaud, et c’est au rythme des boomfunk MC’s et autre The Cinematic Orchestra que nous parcourrons les sommets enneigés et ça c’est très bien !

  Quand te reverrais-je, pays merveilleux?

Steep est un excellent jeu de glisse qui a malheureusement de la peine à savoir exactement dans quel sens se diriger. Pas vraiment simulation bien qu’ayant un ADN axé sur la sensation et la découverte, pas vraiment arcade, non plus, tout en essayant de se rendre accessible. Le jeu manque de ce petit supplément d’âme qui fait qu’on s’y accroche et qu’on se laisse emmener dans l’aventure. Les quelques cinématiques manquent d’ampleur, on nous parle de grands espaces, de libertés et de d’esprit de la montagne, mais à côté de ça les protagonistes du jeu nous parlent comme à des jeunes décérébrés. Tout cela ne fait qu’entretenir une espèce de confusion qui empêche d’être complétement happé par l’univers du jeu.

Reste que si l’on prend en compte les excellentes surprises qu’ont été le suivi des derniers jeux Ubisoft, je ne demande qu’à voir ce qu’il adviendra de celui de Steep, qui accueillera bientôt un nouveau domaine, l’Alaska sous la forme d’un DLC gratuit.

Quelque soit notre position sur les jeux peu ou pas finis à la sortie, on prend quand même pas mal de plaisirs à jouer à Steep, malgré la relative pauvreté scénaristique et l’absence de sentiment de progression. Dommage par contre que le plaisir soit induit par la relative pauvreté actuelle en matière de jeu de glisse.

Be a Hero, give us wings

La publicité dans les jeux de sport fait partie du paysage local, surtout dans le sport extrême où les sportifs sont sponsorisés par ces marques. Il n’est donc pas étonnant de croiser passablement de références ici et là. Là où cela me gêne plus, c’est le logo Go Pro imbriqué sur l’écran pendant la rediffusion d’un passage en vue Go Pro, ou l’arrivée en hélico ponctuée d’une descente de canette qui donne des ailes à l’atterrissage. Traitez-moi de vieux-jeu peut-être, mais je pense que lorsque l’on paye le prix plein pour un jeu, ce n’est pas forcément agréable de se farcir des pubs à peine masquées qui ont déjà en partie financé le développement. Ajoutez à cela des micro-transactions afin de pouvoir s’acheter de nouvelles tenues et on frise un peu les limites d’un modèle économique free to play en ayant pourtant acheté son jeu plein pot.

Les plus :

  • Magnifique
  • La bande son et le mixage sonore
  • La liberté
  • La montagne, majestueuse …

Les moins :

  • … mais terriblement générique
  • Les collisions et le level design
  • les snow parks
  • le fun ?
  • Multijoueur et online only

Éditeur : Ubisoft
Développeur : Ubisoft Annecy, Ubisoft Kiev, Ubisoft Montpellier
Date de sortie : 2 décembre 2016
Disponible sur PC, PlayStation 4 & Xbox One

STEEP
3.0Note Finale

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publié.