Une couverture bien fade où seul brille le stick argenté qui indique « Sélection Rivages des Libraires 2020 ». Certains reconnaitront peut-être une partie du drapeau de l’Algérie, et d’autres sauront à quoi correspond la date du titre. J’ai sans doute la mémoire courte mais 1994 n’est pas une date significative à mes yeux en ce qui concerne l’Algérie. En revanche, le titre original Bloody January en me renvoyant à un autre pays où sévît une guerre civile me parlait plus.

Quand vous lirez, faites attention aux dates qui figurent en tête des chapitres. L’histoire commence en 2004 mais ses racines plongent en 1962 pour toucher les pères de ceux qui bougèrent en 1994 pour s’achever (?) en 2004. Bien sûr, il est question de serment fait à une cause, de vol, de jalousie, de traitrise, de condamnation, de toutes ces choses qui valorisent un engagement viril et font entrer dans l’âge adulte. A ce moment de ma chronique, on est prié de se reporter mentalement vers Sartre (Les mains sales) et vers Camus. Et d’aborder la lecture du roman d’Adlène Meddi après avoir lu le glossaire où sont expliqués les mots en algériens – surtout ne pas interrompre le fil de lecture pour aller lire le glossaire – ; et pensant aux effets « de la politique » sur de jeunes esprits que les discours et les actions enflamment. Il me semble que le premier point qui ressort de la lecture c’est une sorte d’universalité de la rébellion et de la difficulté à admirer ses parents qui sont animés par d’autres idées que les nôtres. Cela peut engendrer une maladie mentale.

Les personnages sont crédibles et, malgré un style qui ne nous est pas familier et les expressions en langue originale, cela se dévore avec plaisir et donne à penser.

Bonne lecture.

1994
Auteur : Adlène Meddi
Editeur : Rivages

www.payot-rivages.net

1994
4.0Note Finale

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