Nintendo revisite un classique du GameBoy. Cher aux yeux des joueurs depuis plus de 25 ans, The Legend of Zelda Link’s Awakening est un petit bijou des jeux portables. Parfaitement calibré, déjà sur GameBoy, sur Switch, le jeu est sublimé et prend vie avec une refonte graphique moderne et une jouabilité revue. Un rêve devenu réalité ?


Voilà plus de trente ans que la légende de Zelda fredonne à nos oreilles cette douce mélodie reconnaissable parmi 1000. D’abord sur NES puis SNES, le public amateur de jeux nomades attendait de pied ferme l’arrivée de Zelda sur GameBoy. Il a fallu attendre 1993 pour que Link débarque sur la portable de Nintendo. Et quelle claque ce fut. La console deux couleurs avait réussi à recréer tout l’univers Zelda sur portable tout en étant original et parfaitement calibré pour le petit écran GameBoy.

Link’s Awakening est un jeu plus enfantin que ses prédécesseurs. Les personnages sont plus cartoonesques, c’est plus léger et drôle et tout est un peu casualisé et accessible, si on veut. En gros, ça se joue bien sans trop se prendre la tête. Mais ce n’est pas pour autant que le jeu, l’histoire ou le gameplay manquent de profondeur. Au contraire, tout a été pensé avec soin pour une expérience sur mesure sur GameBoy. Comme dirait les anglosaxons, ça fit exactement.

Et c’est sans doute une des raisons pour laquelle ce Zelda fait souvent parti du top 5 des Zelda les plus appréciés encore aujourd’hui. Il a tout ce qu’on lui demande. Une bonne histoire, simple avec des personnages attachants mais pas encombrants, un gameplay classique et efficace. Des donjons et des énigmes qui font travailler les méninges un minimum et des boss intéressants. Sans oublier le climax de fin qui donne une dimension supplémentaire au titre. C’est peut-être même ça qui le rend aussi cher aux yeux des joueurs. Et il ne faut pas oublier non plus la bande-son incroyable, qui a été réorchestré pour l’occasion pour la version Switch.

En 1993, Nintendo ne s’était pas contenté de faire un remake paresseux du premier épisode. Ils ont fait une aventure complète et originale qui se collait parfaitement à la console portable de BigN. L’univers créé pour l’occasion était fabuleux. Le cœur du gameplay était classique, tout en apportant de nouveaux éléments novateurs, comme la plume pour sauter. Mais la plus grande réussite de Link’s Awakening, c’était de vraiment nous faire plonger dans son univers. Donner vie à un monde avec des personnages attachants que l’on ne veut pas quitter.

Ce remaster Switch apporte son lot de nouveautés. Surtout au niveau de l’ergonomie. Le stick de la manette permet aussi une rotation à 360° de Link qui est beaucoup plus précise que sur GameBoy. Merci aux multiples boutons supplémentaires par rapport au GameBoy qui n’en possédait que deux (plus Start et select). Avec 4x plus de boutons, la version Switch peut attribuer des objets automatiquement à certains boutons.

Le bracelet, qui permet de soulever, les bottes, pour courir, les palmes et d’autres, ainsi que l’épée et le bouclier, sont accessible à tout moment. Pour les autres objets, il faut les assigner soi-même sur X et Y. Pour les boss et pour traverser la map c’est beaucoup plus rapide. Avant il fallait mettre les bottes pour aller vite avec la plume pour sauter par-dessus les trous. Mais après il y a un rocher à soulever. Il faut aller dans le menu changer d’objet, etc. Aujourd’hui sur Switch c’est fini tout ou presque est à portée de main. Et c’est tellement plus agréable. Pour les boss, il fallait parfois changer les objets de Link, c’est fini. D’ailleurs, tout cela rend le jeu un peu plus facile, bien qu’il n’était pas très difficile à la base.

Les points de téléportations sont également plus pratiques laissant le choix de la destination directement au lieu de les faire à la suite. La carte de l’île de Cocolint est aussi beaucoup plus lisible, merci la résolution.

Avant Link se déplaçait de case en case avec une petite transition à chaque fois. C’est fini pour cette version Switch. Enfin presque. Il y a encore des transitions entre les pièces mais certaines zones ont aussi été unifié pour une navigation plus facile sans transition. Le village, par exemple, est une seule grande zone au lieu de plus d’une vingtaine de petites cases. La plage, la forêt, le désert sont à chaque fois une grande zone. En plus, avec la 3D, l’île prend du relief et on se rend mieux compte comment tout est connecté.

Pour le reste, tout est identique comme ce l’était sur GameBoy. Chaque ennemi, objet, personnage, dialogue, tout est de retour avec chaque chose à sa place. Pour ceux qui ont déjà fait le jeu, c’est une redécouverte de l’endroit mais sans surprise. C’est un des bémols qu’il faut bien se mettre en tête pour les joueurs l’ayant déjà fait : C’est le même jeu exactement, avec le donjon des couleurs de la version DX. Il est simplement beaucoup, mais beaucoup, plus beau et plus accessible avec une jouabilité bien plus ergonomique.

Pour ceux qui découvrent le titre pour la première fois, on suit les aventures de Link qui échoue sur une île inconnue après que son bateau ait été frappé par la foudre en pleine mer durant une tempête. Link est recueilli par Marine au bord de la plage et le ramène chez-elle. Link découvre une île paradisiaque. Malheureusement, le rêve tourne vite au cauchemar. Les monstres ont envahi Cocolint et Link doit libérer les habitants des forces du mal. Il doit trouver les huit instruments de musique afin de réveiller le poisson-rêve qui lui permettra de quitter l’île et rentrer à Hyrule. Link devra explorer chaque recoin de l’île résoudre les nombreuses énigmes et pour mettre fin à son périple.

Artistiquement, le lifting du jeu est magnifique. C’est coloré, tout a été refait en 3D, tout en gardant le côté mignon du jeu. On se croirait sur une maquette en plastique. C’est beaucoup plus vivant. Déjà parce que c’est en couleur (oui, il y avait une version GameBoy Color). Il y a des petits mouvements de caméra et un petit effet flou qui donne une impression de miniature (tilt-shift). Les personnages sont bien ronds et tous mignons.

Le monde prend vie, même si au final les interactions et les animations sont minimum. Les personnages ne bougent pas vraiment, les dialogues sont courts et se répètent. Il ne faut pas oublier que c’est un jeu des années 90 pour une console de jeu portable avec des cartouches de quelques centaines de kilo octets. Pour comparaison, la version GameBoy faisait environ 500Ko, alors que cette nouvelle version Switch ne fait pas loin de 15Go. C’est 30’000 fois plus.

Les musiques ont été refaite. Plus mélodieuses, mieux orchestrées, elles gardent leur puissance, pour la plupart. Souvent épique, les mélodies de Link’s Awakening nous portent et nous transportent au travers de l’aventure pour laisser une trace indélébile. Personnellement, et c’est peut-être le côté nostalgique qui parle, mais certaines musiques et bruitages étaient plus prenants sur GameBoy que sur Switch.

La structure du jeu jongle entre les phases découvertes et les énigmes sur l’île et les donjons. Il y a beaucoup d’aller-retours, car l’île est somme-toute assez petite. Les énigmes ne sont pas hyper complexes mais peuvent parfois donner un peu de fil à retordre. Savoir où il faut aller, trouver un objet, une clé, etc. Il y a les énigmes d’échanges d’objets qui vous feront visiter un peu tous les habitants de l’île. Pas toujours évident.

L’une des forces du titre c’est son côté humour et caméo. On peut, par exemple, acheter un arc chez le marchand pour 980 rupies. On peut aussi le voler en distrayant le marchand. On sera ensuite appelé voleur ou de voyou par les habitants. Marine va aussi s’amuser avec le tenant du stand à pince. Ce sont plein de petits moments que l’on peut rater, évidemment, si on trace.

L’aventure est assez longue. Il faudra compter une quinzaine d’heures pour en voir le bout. C’est sûr que les habitués au titre le referont beaucoup plus vite, mais pour un premier run, sans aide, c’est plus long. Papy le ramollo peut vous donner des conseils pour poursuivre l’aventure sans trop en dire. Il y aussi les coquillages à trouver tout au long de l’aventure qui octroient des bonus.

Autre nouveauté, le créateur de donjons. Igor le fossoyeur permet à Link de récupérer des pièces (carrelites) supplémentaires et des objets en remportant les épreuves donjons (tutoriels). Mini game dans le game, Le créateur de donjon est un ajout sympathique et permet de faire tester ses propres énigmes avec ses amis online ou tester les leurs. Après, l’intérêt reste limiter. Ce sont toujours un peu les mêmes pièces et ça n’apporte pas grand-chose au final.

Après, la nostalgie parle beaucoup dans ce texte. Un adulte aujourd’hui ne sera peut-être pas emporter par ce magnifique petit conte comme moi qu’il l’a découvert il y a plus 25 ans. Mais c’est tout à fait possible qu’il le soit. Le gameplay et le game design prendront le flambeau si besoin. Old school, mais tellement bon. Néanmoins, les enfants de dix, douze ans risquent d’adorer cette aventure magique. Mais quel kiff ce jeu. C’est comme un rêve qui revient et qui replonge dans ses souvenirs. Parfait aussi pour initier ses enfants à l’univers Zelda en toute simplicité.

Link’s Awakening est un petit bijou sur Switch. Le jeu n’a pas pris une ride et le lifting graphique et ergonomique lui donne une nouvelle jeunesse des plus réussie. Le seul point vraiment dommage, ce sont les chutes de frame rate répétée lors des changements de zones. Ensuite les graphismes sont magnifiques en mode portable, mais en mode TV, l’aliasing est très présent et gâche un peu l’aspect visuel. Pour le reste ce n’est que du bonheur. La jouabilité améliorée, l’histoire, la musique, les donjons, l’île de Cocolint et la fin, tellement touchante, rendent ce Zelda incontournable. Link’s awakening est un voyage un peu comme un rêve dont on ne voudrait pas se réveiller.

Les plus :

  • La refonte graphique magnifique
  • Tout comme l’original, rien n’a bougé
  • Une aventure Zelda classique, magique
  • Un gameplay aux petits oignons
  • L’attribution automatique de certains objets sur les boutons
  • La musique
  • Les donjons bien conçus
  • Parfait en mode nomade
  • La fin du jeu

Les moins :   

  • Les chutes de frame rate
  • Les donjons d’Igor le fossoyeur
  • Beaucoup d’aller-retour
  • Les dialog box répétitives
  • L’aliasing en mode TV

Editeur : Nintendo
Développeur : Grezzo
Plateformes : Nintendo Switch en exclusivité
Date de sortie : 20.09.2018

Genre : Aventure

Zelda Link's Awakening
4.5Note Finale

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