Une couverture sobre et à mon sens réussie avec cette photo « anthropométrique » d’une petite fille et la lézarde qui la traverse. Et deux préfaces de Serge Klarsfeld et Boris Cyrulnik qui cautionnent le travail d’historienne de l’auteure. D’habitude je n’aime guère les éditions de thèses, les textes en sont toujours empêtrés dans le « jargon » et la lourdeur universitaire. Là, surprise ! Cela présente des faits historiques sans ennuyer et sans mélodramatisation. C’est raconté comme du vécu. Et vu ce que cela dit c’est très émouvant.

Des personnes participants à des associations religieuses (catholiques, protestants) et laïques mettant tout en œuvre pour soustraire à l’administration française – aux ordres du gouvernement de Vichy et de l’occupant allemand – le maximum d’enfants raflés avec leurs parents par la gendarmerie pour être envoyés en camp de concentration. Et cela en toute légalité. C’est ainsi que des parents, pour sauver leurs enfants, vont devoir signer des actes de renonciation à ces mêmes enfants. Je ne suis pas sûr qu’aujourd’hui on puisse facilement imaginer la douleur que cela peut provoquer. Valérie Portheret, avec deux exemples, nous permet d’entrevoir un peu cet abandon volontaire. Les « héros » – sauveurs et sauvés – de cette histoire sont des personnes humaines et ce qui est dit d’eux ne les rend pas plus humains, en revanche cela met en évidence l’inhumanité des autres. Et pose un gros problème : l’homme pourrait être à la fois humain et inhumain… Cela me rappelle que la première fois que j’ai vu « La liste de Schindler » (le film de Spielberg) à un moment j’ai confondu Ralph Fiennes et Liam Neeson comme s’ils pouvaient être les deux visages d’une même personne. Profitez-en pour revoir le film après avoir lu le livre pour que le travail de mémoire ne soit pas inutile.

Vous n’aurez pas les enfants
Auteure : Valérie Portheret
Editeur : XO

www.xoeditions.com

Vous n'aurez pas les enfants
5.0Note Finale

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