Une voix dans l’ombre

Avec un sur-titre : Une enquête du commissaire Montalbano. Et une remarque sur les hasards étranges de l’édition qui font qu’un roman publié en Italie en 2012 paraît en français en 2017. Quand on connaît les allusions politiques plus ou moins directes que Camilleri glisse dans ses romans, il faudra ici se souvenir du parti au pouvoir en Italie en 2012.

Pour ce qui me concerne, ce n’est pas par l’originalité de ses intrigues que Camilleri est intéressant. Ce qui rend sa lecture passionnante c’est, d’une part, la langue qu’il utilise, intelligemment respectée par le traducteur. J’ai noté qu’au bout de quelques pages de lecture continue on ne remarque plus les « a » qui patoisent les mots et ce jusqu’à être surpris par l’apparition d’un « a » parfaitement normal. C’est, d’autre part, l’humanité de ses personnages. Et d’abord ici un certain vieillissement de Montalbano qui le fait se sentir un peu moins compétent que d’habitude et plus susceptible que d’ordinaire. Mais il est bien sûr toujours aussi efficace et son comportement parfois à la limite de la légalité est bien plus supportable que la lâcheté de ses supérieurs hiérarchiques.

Insidieusement et avec du recul, Camilleri-Montalbano nous donne à réfléchir sur notre vieille Europe… Citation, pour le plaisir : « Ces dernières années, et peut-être aussi en raison de l’âge qui avançait, il n’arrivait plus à contrôler son indignation, et la révolte consécutive, que provoquait en lui l’appui, plus ou moins ouvert qu’une certaine tendance politique apportait, à travers la collusion de députés et de sénateurs, à la Mafia. »

Bonne lecture.

Une voix dans l’ombre
Auteur : Andrea Camilleri
Editeur : Fleuve

www.fleuve-editions.fr

Une voix dans l'ombre
4.0Note Finale

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