Je sais que mon avis sur la question n’a guère d’importance et d’impact mais je me dois de vous dire que l’illustration de couverture me semble bien terne, bien scolaire en regard de la force du texte et de surcroît peu attrayante. Attention ! c’est un livre qui se lit avec deux marque-pages, un pour le texte proprement dit et l’autre pour les notes qui l’accompagnent ! Pour ce qui est de la lecture de la préface-présentation de Viviane Forrester qui signe aussi une très bonne traduction, lisez-la avant de lire le texte.

Nous sommes en 1938 à la veille de la deuxième Guerre Mondiale et Virginia Woolf répond tardivement à une lettre qui lui demandait de faire en sorte, en tant que femme, d’éviter la guerre et de venir en aide aux hommes pour défendre la culture et la liberté intellectuelle. Sa réponse est circonstanciée – les informations citées dans les notes sont précises – et quelque peu effrayante dans le sens où l’on peut avoir l’impression que si l’on a changé de siècle et si les femmes ont presque partout le droit de vote, il n’est pas sûr que le patriarcat de 1938 ne soit plus là ou ne se faufile par la fenêtre… Je me suis demandé ce qu’elle écrirait de notre aujourd’hui à propos du sort des femmes qui votent, font des études et ont accès aux professions qu’elles désirent (du moins en occident). Et comme je ne voudrais pas trop trahir sa pensée et son humour (très grinçant, très anglais qui a sans doute exacerbé les critiques de ses contemporains à propos de ce livre) je vais vous livrer une citation pour que vous ayez une idée : « Imaginez le duc de Devonshire, vêtu de pourpre et d’hermine, descendant à la cuisine, et disant à la servante qui épluche les pommes de terre, les joues toutes souillés : « Arrêtez de peler les pommes de terre, Mary, et veuillez m’aider à reconstituer ce passage assez difficile de Pindare. » Cette image que je qualifierai presque de swiftienne concerne bien sûr le rapport à la culture et à la liberté intellectuelle.

Lecture du matin et/ou du soir pour trouver et/ou retrouver un tonus vivifiant.

Trois Guinées
Auteure : Virginia Woolf
Editeur : 10/18

www.10-18.fr

Trois Guinées
5.0Note Finale

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