trahie t.1 - extrait

trahie t.1 – extrait

Trahie, premier volume d’un diptyque, n’est pas un album facile. Adaptation d’un thriller scandinave de Karin Alvtegen démontrant (s’il en était besoin) que la Suède est définitivement une mine de grands auteurs du genre. Avec à nouveau Sylvain Runberg au scénario, accompagné du dessinateur espagnol Joan Urgell, la comparaison avec Millenium est inévitable (même scénariste, autres dessinateurs espagnols). L’encrage d’Urgell rappelle évidemment certains de ses compatriotes (Roger, Man, Gabor, …) comme si l’école espagnole du dessin avait une marque de fabrique propre. Et propre est un adjectif qui correspond bien au style lisse et précis d’Urgell, tout le contraire du scénario très sale de Runberg. Car l’album est violent, dérangeant, l’atmosphère déplaisante monte crescendo au fil des planches, surtout après des premières pages déroutantes si l’on manque d’attention. Car les fils narratifs se croisent et s’entrecroisent pour ne révéler le fond de l’histoire que par touches, renforçant le rôle du lecteur à force de suppositions et d’hypothèses.

Ce jeune homme qui ne quitte pas le chevet de la femme qu’il aime, malgré qu’elle soit dans le coma depuis des mois et des mois. Ce garçon qui accompagne malgré-lui son père dans ses virées adultères et coupables. Ce couple en pleine déliquescence qui se déchire sous son propre toit. 3 histoires qui semblent indépendantes dans un premier temps mais qui révèlent la construction millimétrée d’un être qu’on devine monstrueux. Le récit est violent comme la vraie vie peut l’être parfois dans sa cruelle réalité. Impressionnante lecture qui gratte là où cela peut faire (très) mal, inoubliable.

Trahie t.1/2
Série en cours
Dessinateur : Joan Urgell
Scénariste : Sylvain Runberg
Éditeur : Dargaud

 

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publié.