Je me permettrai de regretter un peu le classicisme de la couverture qui risque d’écarter certains lecteurs potentiels, mais j’ai du mal à imaginer une autre illustration. Je suppose qu’en bon lecteur vous aimez les livres qui vous renvoient à vos lectures précédentes et vous apportent du neuf. Avec les aventures de Jean de Kervadec vous êtes servi. En quatrième de couverture on vous parle de Dumas, Stevenson, Cooper en ajoutant Forester, O’Brian et P. Mac Orlan, c’est juste ils sont là, sous-jacents, mais j’oserai résumer ces noms célèbres en un seul : Voltaire et faire cousiner Jean de Kervadec avec le jeune Candide…
Si ma mémoire est bonne, la dernière phrase du texte de Voltaire est : ‘il faut cultiver son jardin !’ or Jean se présente souvent comme botaniste et son père entretenait de bonnes relations avec d’autres ‘jardiniers-chercheurs’ d’ailleurs. Jean est le cadet des Kervadec – son frère est parti à l’aventure – et se retrouve privé par la foudre et les dettes du château familial. Son oncle par alliance le destinant à la prêtrise il décide de partir à la recherche de son frère, s’éloignant ainsi de celle qu’il aime. Et nous voilà aux Amériques avec des pirates, des esclavagistes et des insurgés contre l’Angleterre… Nous irons en Inde où les Britanniques dament le pion aux Français et colonisent. Nous sommes toujours à la recherche du frère mais le portrait de ce dernier s’affine… C’est un méchant égoïste indifférent à la marche du monde et il a épousé celle que Jean aime. Enfin nous participeront à la prise de la Bastille…
Vous avez compris mon rapprochement avec l’amoureux de Cunégonde. Bien sûr, Christian Léourier ne prétend pas écrire comme Voltaire et c’est tant mieux – je ne suis pas certain que cela soit bien lisible aujourd’hui – car il utilise une langue classique qui fait à merveille ressortir les péripéties, l’aventure et même l’Histoire. Et ce qu’il nous dit en situation du ‘papier monnaie’ renvoie à ce qui peut faire comprendre la Révolution française, par exemple.
Le genre de livre ‘édifiant’ au sens généreux du terme qui donne à lire du divertissant et de l’instructif dans une lecture addictive. Vous devez bien connaître quelque adolescent en manque d’héroïsme…
Bonne lecture…
Sous le vent de la liberté
Auteur : Christian Léourier
Editeur : Argyll
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