Les anciens possesseurs de PS2 le connaissent bien depuis longtemps. Shadow of the Colossus était un des jeux les plus emblématiques de sa génération. Sorti en fin de gen, la team ICO avait fait de ce jeu une œuvre d’art, mais qui à l’époque, malheureusement, dépassait les limites techniques de la PS2 rendant l’expérience pas très fluide. Aujourd’hui, avec la PS4 et la PS4 Pro, Shadow of the Colossus peut vraiment déployer ses ailes avec un vrai remastered de toute beauté en toute fluidité.


La team ICO, qui s’était chargé dernièrement du développement de The Last Guardian, n’est pas aux commandes de ce remastered. C’est le studio Bluepoint Games qui s’en charge pour la deuxième fois. On les connait pour leur excellent travail sur d’autres remastered tels que Gravity Rush Remastered, The Nathan Drake Collection (Uncharted), ou encore God of War, Ico et Shadow of the Colossus sur PS3. Pour cette version PS4 de Shadow of the Colossus, Bluepoint a mis les petits plats dans les grands avec un refonte graphique qui fait plaisir à voir, des commandes un peu plus ergonomiques et un gameplay un peu assoupli pour une expérience de jeu le plus ultime possible.

Shadow of the Colossus conte la fable de Wander un jeune homme dont le but est de sauver Mono, une jeune fille. Wander est prêt à tout pour redonner vie à Mono. Il se rend dans des ruines remplies de statue d’idoles sur une terre sacrée et interdite à l’écart du monde. Wander fait un pacte avec d’étranges forces venues des cieux. Il accepte de terrasser les 16 colosses qui représentent les idoles. Wander part en chasse sans vraiment se poser la question du vrai prix à payer pour ramener à la vie son amie.

Shadow of the Colossus est un jeu d’action aventure qui se divise en chapitres. Chaque chapitre consiste à parcourir le monde afin d’atteindre un colosse fait de chair et de pierre et ensuite de le détruire en grimpant dessus. C’est ainsi que se déroule tout le jeu. On nous présente le prochain colosse. On sort des ruines centrales à pied ou à cheval. L’épée brandie dans les airs nous montre la voie à prendre jusqu’à l’objectif. On traverse la map et on cherche son chemin. Une fois sur place, le colosse sort de sa tanière et ainsi le combat commence. Chaque colosse est différent et donc tout l’intérêt du jeu est de trouver un moyen de grimper sur le géant, l’escalader et ensuite trouver ses points faibles et le frapper de toutes ses forces avec son épée.

Les colosses ont une intelligence artificielle assez simple. C’est-à-dire qu’ils en font un peu à leur tête et il faut les attirer d’une manière ou d’une autre pour les mettre en position de faiblesse afin de leur monter dessus. On est donc, parfois, esclave de la routine des colosses et condamné à attendre qu’ils en sortent pour les attaquer. Une fois que le point d’entrée, ou d’accroche plutôt, est atteint, il faut grimper sur la bête. Cette fois il faut faire preuve d’agilité et de rapidité sans pour autant se précipiter. Wander peut s’accrocher aux poils ainsi qu’aux corniches de pierre qui jonchent le colosse. Il faut trouver son chemin et éviter de tomber, car la bête va se trémousser dans tous les sens pour faire tomber Wander. Il faut bien s’accrocher lorsque ça bouge et toujours garder un œil sur la jauge d’endurance.

La diversité des colosses est grande. Chaque colosse est différent et la manière de l’appréhender change à chaque fois. Il y en a à quatre pattes, d’autres à 2 pattes debout, d’autres qui volent ou qui rampent. Certains nagent sous l’eau, etc, etc. Il n’y a pas deux combats identiques. Il faut à chaque fois étudier le terrain où l’on est ainsi que les colosses eux-mêmes. Leur façon de bouger, d’attaquer, leur structures. Il faut trouver là où l’on peut monter et où on ne peut pas. Comment y accéder, etc. C’est à chaque fois un petit puzzle à résoudre plus qu’un combat de force. Avec toujours, à la fin, un sentiment d’accomplissement très présent et gratifiant. Par contre parfois, on tombe et faut tout recommencer l’approche et la grimper et ça peut vite perdre du temps et être énervant.

Graphiquement et thecniquement, Shadow of the Colossus n’a jamais été aussi resplendissant. Déjà d’un point de vue artistique, c’est grandiose. Le jeu donne un sentiment de gigantisme à la David contre Goliath que peut de jeu ont réussi à donner. Le jeu est beaucoup plus coloré et détaillé qu’avant, bien qu’il reste assez terne en général. Il y a de magnifiques prairies à traverser recouvertes d’herbes qui brillent sous le soleil et dance au rythme du vent. Les forêts sont luxuriantes avec une végétation dense. Les rayons du soleil pénètrent entre les feuilles pour un effet saisissant. Du très bon boulot à ce niveau-là. Les textures sont bien évidemment en HD ce qui renforce la qualité des détails. Le revêtement poilu des colosses a été grandement amélioré pour donner un effet beaucoup plus réaliste.

Bon après toutes ces éloges, il ne faut pas non plus oublier que ça reste un jeu PS2 à la base. Et sur certains aspects, ça se sent encore. C’est encore assez carré et assez vide comme environnement.  Les commandes sont quand même assez rigides. Les sauts sont flottants et il est souvent difficile d’être précis. La caméra est souvent à la ramasse. Elle part dans tous les sens. Elle se place n’importe comment. On ne voit souvent rien, on ne sait pas où on va ou où on saute. Ce n’est pas toujours fantastique. Bref, il faut accepter tout ça pour profiter pleinement des qualités de ce Shadow of the Colossus.

Techniquement, le jeu est fluide et ça c’est déjà un gros plus par rapport aux versions PS2 et PS3. C’est même le plus gros argument pour le jeu ainsi que l’upgrade graphique. Jouer à Shadow of the Colossus sans chute fréquente du frame rate, c’est juste le bonheur. Ensuite, Bluepoint Games a fait des efforts pour rendre le jeu un peu plus facile manette en main. Par exemple, le bouton de saut est placé instinctivement sur la croix et le triangle (comme à l’ancienne), et non pas uniquement sur triangle. Tout a été pensé pour être un peu plus ergonomique, sans pour autant dénaturer la lourdeur du gameplay. Bluepoint Games a pensé aux adorateurs de screenshots avec un photo mode très complèt. Il y a aussi une gallerie d’images proposant des croquis et autres artworks du jeu.

Shadow of the Colossus est un « must-have » dans le jeu vidéo. Si vous l’avez raté sur PS2 ou PS3, ne le raté pas sur PS4. C’est la meilleure version faite à ce jour. Les conditions de jeu sont idéales. Alors déjà, le jeu est excellent. Aller s’attaquer à d’immenses colosses tous différents les uns des autres dans des combats épiques, c’est juste la classe. C’est très varié. Le jeu est splendide. Les graphismes améliorés redonnent du cachet au jeu. C’est magnifique. C’est plus coloré, plus détaillé, la nature est plus luxuriante que jamais. Les plans de caméra sont très cinématographiques. Ce qui n’est pas toujours ce qu’il y a de mieux pour le gameplay, mais pour la mise en scène, c’est splendide. Shadow of the Colossus est aussi beaucoup plus fluide qu’avant. Proposant une aventure agréable manette en main, même si la caméra n’est pas toujours au top. Juste dommage qu’il n’y ait pas de nouveaux colosses dans le jeu. Déjà conçu et élaboré à l’époque, mais jamais intégrés, ça aurait été l’occasion, tant pis. C’est poétique, l’histoire, même si elle tient sur un timbre-poste, est conter de manière à donner des émotions aux joueurs qui ne laissent pas indifférentes. C’est un grand jeu vidéo qui avait besoin d’un lifting. C’est chose faite et c’est réussi.

Les plus :

  • Un remastered simplement magnifique pour un jeu magistral
  • Graphiquement splendide
  • L’ambiance (musique, mise en scène, plans)
  • L’histoire poétique (simple, courte, mais efficace)
  • La variété des 16 colosses
  • Des combats grandioses et épiques

Les moins :

  • Pas de nouveau contenu dans le jeu
  • Des sauts pas toujours précis
  • La caméra qui s’emballe souvent


Editeur : Sony SIE
Développeur : Bluepoint Games
Date de sortie : 07.02.2018
Genre : action aventure

Plateforme : PS4 & PS4 Pro en exclusivité

Shadow of the colossus
4.5Note Finale

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