Ce n’est pas la première fois que je vous parle de cet auteur. Prenez le temps de regarder l’illustration de couverture, il s’agit d’un Turner. Il s’agit d’un recueil de quatre textes – à peu près d’égale longueur. Le premier qui donne son titre au recueil fait bien évidemment référence à une certaine actualité… mais s’interroge surtout sur le langage, la langue par le biais de la poésie et de la philosophie. Et le ton est donné car ce qui permet de regrouper ces textes c’est l’usage que l’on fait de la langue. A propos d’une œuvre architecturale l’auteur s’interroge sur les notions de porte et de seuil. Puis rédige de courts textes sur 16 lettres de l’alphabet hébraïque. Enfin il analyse la notion de témoignage à partir d’une phrase du poète Paul Celan : ‘Nul ne témoigne pour le témoin’. Avant de vous offrir une citation, deux remarques. Il est bien sûr question de philosophie mais le tout est d’une lisibilité remarquable. Si vous butez sur un mot qui vous est inconnu, continuez votre lecture comme si vous aviez compris, l’explication vient d’elle-même peu après. Et vous oublierez le mot mais pas l’idée qu’il véhicule. Enfin, les textes étant assez courts, cela oblige l’auteur à aller à l’essentiel de ce qu’il veut dire et nous sommes contraints de le suivre.

« Il n’est pas possible, en effet, de déposer les pouvoirs qui dominent aujourd’hui la Terre sans déposer d’abord la langue qui les fonde et les soutient. » Si vous avez des doutes sur le sens profond de cette brève citation, allez donc relire certains passages de 1984 de George Orwell et interrogez-vous sur l’usage des ‘réseaux’ qui diffusent dans leur langue ces nouvelles dont on sait qu’elles sont fausses. Vous pouvez aussi relire Chomsky…

Bonnes lectures… de transports en commun pour faire tache d’huile.

Quand la maison brûle
Auteur : Giorgio Agamben
Editeur : Rivages
Collection : Bibliothèque Rivages

www.payot-rivages.net

Quand la maison brûle
5.0Note Finale

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