Pékin pirate
Peut-être certains d’entre vous se souviennent-ils des « Dazibao » – je ne suis pas sûr de l’orthographe – qui fleurissaient du temps de la Révolution Culturelle en Chine du temps de Mao et du petit « Livre Rouge »… Je dis ça à cause de la couverture de ce livre où l’on peut voir un mur recouvert de petites annonces. A côté des chiffres, qui correspondent à des numéros de téléphone, il y a des textes qui informent de ce qui est achetable ou recherché. Ce roman parle de la Chine d’aujourd’hui, d’une certaine jeunesse chinoise. Mais il parle aussi du monde actuel, tout court.
DunHuang vient de passer trois mois en prison pour fabrication de faux documents. Il retourne à Pékin à la recherche de QiBao, la petite amie de BaoDing qui a été arrêté en même temps que lui. Il va rencontrer Xia qui vend des DVD pirates, rêve de retourner dans son pays et vit un chagrin d’amour avec Kuang qui lui a un magasin de DVD. DunHuang va vivre un temps avec Xia puis écoulera à la sauvette les DVD de Kuang avant de retrouver QiBao. Vous avez compris que nous sommes dans le Pékin de la mouise et de la débrouille, où les propriétaires louent à des prix exorbitants, où la police est sévère à l’égard des petits vendeurs, où les étudiants ne se parlent pas. Malgré ses déboires pour cause de naïveté (il achète un vélo volé qu’on lui vole aussitôt, il doit fuir un individu qui a essayé de l’arnaquer avec une fausse carte de police, etc.) DunHuang est très attachant car il semble le jouet des éléments qu’il rencontre.
En fait, mis à part les spécifiés pékinoises (nourriture, transports, logements, etc.), tout ce qui est raconté ici pourrait concerner d’autre jeunes dans d’autres endroits du monde et vous reconnaitrez sans doute un usage immodéré du téléphone. Et cette « universalité » d’une forme de misère est assez choquante, triste et un peu effrayante. Surtout ne fermez pas les yeux.
Bonne lecture.
Pékin pirate
Auteur : Xu Zechen
Editeur : Philippe Rey
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