A mon humble avis, une couverture lisible et réussie qui avec ce titre devrait donner envie de feuilleter. L’intérieur donne aussi envie de lire au moins un paragraphe… J’avoue j’aime aussi beaucoup le titre. J’ai d’abord pensé à cette neige des téléviseurs sans images, en panne. Impression de neige dans la nuit. Puis à une certaine disparition des reliefs, des aspérités sous cette neige qui uniformise.

Imaginez quatre architectes paysagistes (deux femmes, deux hommes) embarqués sur un voilier de seize mètres, Artémis, pour étudier le territoire du cercle polaire arctique (le pôle Nord), le bateau est commandé par un capitaine, Z., et son second, T. Pour « échapper » au huis-clos, la narratrice court à chaque escale, elle court et elle écrit ce qu’elle éprouve, ressent. Son rapport à C., l’autre femme, au capitaine et aux autres hommes, N. et S. Elle apprend à faire le pain, à naviguer, à préparer le poisson, à regarder, à voir les autres. Saisie par le froid elle peut avoir mal aux doigts. Ses courses lui montrent de superbes paysages et des aurores boréales.

C’est dense et difficile à lâcher. Et cela met en évidence ce que nous sommes. Car bien sûr l’écriture qui raconte ce qui est vu et entendu, trahit celle qui écrit. L’écriture fait en quelque sorte le portrait en creux de celle qui écrit. Et j’ajoute que les portraits sont sans complaisance. Je vous propose une courte citation à méditer : « Ici on fait croire qu’on est sans passé, qu’on n’a donc rien à perdre. » En fait je vous laisse décider si l’on sort intact ou non de cette lecture. Si la narratrice sort intacte ou non de son exercice d’écriture.

Choisissez une lecture lente pour mieux « intégrer » ce qui est écrit.

Neiges intérieures
Auteure : Anne-Sophie Subilia
Editeur : Zoé

www.editionszoe.ch

Neiges intérieures
5.0Note Finale

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