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Imparfaite mais respectable, Mune est une proposition rare dans l’animation française et mérite sans conteste le coup d’œil.


Si le cinéma d’animation semble surtout dominé par les productions japonaises et américaines, la France n’est pas en reste et sait aussi proposer quelques créations originales et réjouissantes. Bien qu’imparfait, Mune fait indéniablement partie de celles-ci.

Le film de Benoît Philippon et Alexandre Heboyan nous entraîne sur une planète inconnue, sur laquelle les rotations du Soleil et de la Lune sont respectivement assurées par un représentant du peuple du jour et un autre du peuple de la nuit. Le jour du passage de relai, Mune, un faune frêle et maladroit, est nommé malgré lui nouveau gardien de la Lune. Lorsque le Soleil est volé par le terrifiant Nécross à cause de sa maladresse, il se lance à la recherche de l’astre en compagnie de Sohone, le nouveau héraut du peuple du jour, et de Cire, une jeune fille qui vit entre le jour et la nuit.

Doté d’une très belle direction artistique et d’une animation soignée, Mune propose un univers ambitieux et, il faut le dire, plutôt réussi. Jouant habilement sur les volumes et optant même pour la 2D sur certaines séquences, l’animation donne instantanément vie au monde merveilleux imaginé par Benoît Philippon. Le design très marqué des personnages, les couleurs et lumières tranchées permettent d’opposer clairement jour et nuit, donnant naissance à quelques plans très impressionnants dans leur composition.

Mais s’il est une nette réussite visuelle, Mune se révèle moins rigoureux dans son écriture, quelque peu bancale. La construction du récit manque en effet de solidité, comme l’illustre dès l’introduction la scène qui montre la cérémonie de nomination des nouveaux gardiens. La séquence doit poser les enjeux qui seront au cœur du film, mais elle traîne, multiplie les gags et bâcle les éléments importants, en particulier la désignation de Mune comme nouveau gardien de la Lune. Par la suite, l’équilibre entre humour et sérieux est rarement atteint, les blagues nuisant souvent à la progression dramatique.

Néanmoins, malgré d’évidents soucis de rythme, Mune parvient à nous embarquer dans son histoire grâce à son univers envoutant et ses personnages attachants. Une première réalisation imparfaite, mais qui mérite d’être soutenue pour ce qu’elle tente.

Thibaud Ducret

mune-702x800Mune : Le Gardien de la Lune (2D/3D)
De Benoît Philippon et Alexandre Heboyan
Avec Michaël Gregorio et Izia Higelin
Praesens

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