Une belle couverture nantie d’une précision en page 6 à propos de l’oiseau et d’un sous-titre intéressant : 1348. La peste innocente-t-elle les meurtriers ? L’action se déroule en deux fois au Puy en Velay – Auvergne – au XIVème siècle à l’occasion de deux épidémies de peste bubonique qui ont frappé la ville. Il y a meurtres et enquête mais j’oserai dire que ce côté roman policier est accessoire même s’il est fort bien mené. Je crois que ce roman vaut surtout pour ce qu’il dit de l’époque à laquelle il se déroule. Et d’abord sur le sort des femmes. Une petite phrase nous précise que l’Hôpital recevait les enfants que l’on abandonnait et que c’étaient surtout les filles. Les religieuses en charge des lieux éduquaient, soignaient et plaçaient les enfants grâce aux dons de certains riches. Et dans le même temps une femme devait donner progéniture à son époux et assumer sa charge de travail domestique. Les responsables de la ville (représentants des professions, ecclésiastiques, nommés par le roi) se chargeaient des bonnes vies et mœurs. Bien sûr, et à plus forte raison en temps de peste, les superstitions et autres sorcelleries (voir l’épisode à propos de Saint Foutin) s’en donnaient à cœur joie. C’est ainsi que Mareta qui a hérité d’une auberge selon le document établi par son clerc de mari décédé sans descendance de la première peste, se trouve accusée de meurtre lors de la seconde. Heureusement, son amie d’enfance Louise devenue religieuse ne la croit pas coupable et enquête aussi. Je ne peux vous en dire plus sans dévoiler, mais si vous avez lu attentivement ce qui précède vous trouverez au moins un des ressorts de l’histoire…
Ce roman devrait figurer dans les bibliothèques des centres de documentation des établissements scolaires. Il donne à lire l’Histoire sous couvert d’histoires…et traite du monde, des réalités. Il est une bonne matière à exposé…
Idéal aussi pour les transports en commun… Bonne lecture.
Mort noire
Auteure : Laetitia Bourgeois
Editeur : 10/18
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