J’aime beaucoup la couleur de cette couverture mais j’ai du mal à comprendre ce qu’elle représente et je trouve le titre des plus maladroits. Surtout après lecture. Ce roman est dense, fort, envoûtant. A mes yeux le tour de force de l’auteure est d’avoir fait d’un personnage détestable au possible un personnage attachant… Comment ? Sans doute en lui donnant un prénom particulier : Camille et par son frère un surnom singulier Mac…
Camille ne dort plus, ne rêve plus et vient de se faire priver par sa belle-sœur de la présence régulière et bienfaisante de sa nièce et filleule. Les choses ne rentreront dans l’ordre que lorsque Camille aura retrouvé le sommeil. Ses séquences chez le psy sont sans effet alors on lui demande d’aller voir Gabriel, le frère de sa belle-sœur. Ce dernier a inventé une machine à voir et enregistrer les rêves, mais ne doit ni exercer son métier ni se servir de cette machine. Mais il accepte de traiter Camille… Alors vont resurgir par bribes des souvenirs de l’éducation infligée à Camille par sa mère : la perfection en toute chose et l’apprentissage de la maîtrise de la peur et de la douleur.
Attention ! Le roman se déroule à mon avis à trois niveaux… Celui de l’éducation, le passé, celui du traitement, le présent, et celui de l’avenir, la guérison de Camille accédant enfin à une vie moins contraignante. Et bien sûr ces niveaux se chevauchent, interfèrent entre eux et semblent d’un réalisme abouti… Au point, et c’est là sa plus grande réussite, de nous faire détester Camille et en même temps de la vouloir heureuse. On attendra avec impatience la production suivante de cette dame.
Attention ! Il est difficile de lâcher l’œuvre une fois celle-ci commencée et tout aussi difficile de supporter les intrusions en cours de lecture…
L’Intrusive
Auteure : Claudine Dumont
Editeur : Le mot et le reste
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