Les féministes n'auront pas l'Alsace et la Lorraine

Les féministes n’auront pas l’Alsace et la Lorraine

Tous les humoristes sont mortels, Pierre Desproges est mort, hélas, donc Pierre Desproges était un humoriste. Vous connaissez ce syllogisme… et vous vous demandez ce qu’il vient faire ici. Et bien, c’est fort simple : à l’instar de Pierre Desproges qui manipulait la mauvaise foi et le raccourci avec subtilité, Louis Lanher tente de nous faire croire que Pierre Desproges est imitable.

Fort heureusement il nous met en garde et précise que pour la croisade dans laquelle il se lance « l’honnêteté intellectuelle, le bon sens et la culture ancestrale n’ont pas leur place, balayés par les passions d’un homme qui a trop de comptes à régler…  » Donc nous sommes avertis, l’ennui c’est que nous oublions souvent au cours de la lecture cet avertissement, que les charges ad hominem risquent bien de trouver un écho dans l’esprit des lecteurs… et que bien souvent ce qui aurait dû rester léger, aérien, subtil joue plutôt du côté de la lourdeur, du pesant, de la surcharge pondérale. On notera quelques touches de vulgarité qui font peuple alors que l’auteur parle d’un milieu très germanopratins – Saint Germain des Prés pour ceux qui n’habitent pas Paris – et l’on s’étonnera de ce que certains passages relèvent plus de la caricature que du trait d’esprit.

Mais je m’aperçois que je ne vous ai rien dit du sujet. Il s’agit d’une croisade contre les féministes, l’égalité des sexes et la théorie du genre qui agita le landerneau parisien et politique. Que l’on me comprenne bien : chacun est libre d’être pour ou contre cette théorie et/ou les mouvements féministes – il me vient à l’esprit une formule de ce cher Voltaire qui n’en manquait pas : « Je ne suis pas d’accord avec vos idées mais je me battrai pour vous puissiez les exprimer. » – mais utiliser la même mauvaise foi que son adversaire pour montrer la fausseté de ses arguments me semble être un fort mauvais calcul. Surtout quand la même mauvaise foi et les mêmes raccourcis sont utilisés par ceux qui se croient de bonne foi.

Conseil de lecture : lisez ce livre au compte-goutte, le plus lentement possible pour en goûter l’ironie d’un auteur parfois proche de ceux qu’il stigmatise (Zemmour, Finkielkraut) et prendre le recul nécessaire.

Les féministes n’auront pas l’Alsace et la Lorraine
Auteur : Louis Lanher
Editeur : Au diable vauvert

www.audiable.com

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