Longtemps que je n’avais vu aussi ‘belle’ illustration de couverture où des fleurs mauves font comme une traine à la jupe longue de la jeune femme à contrejour. Cela donne envie. Et ne vous laissez pas rebuter par l’épaisseur du livre – plus de six cents pages – : une fois que l’on y est entré, difficile de l’abandonner. Est-ce l’habitude ? J’ai déjà chroniqué cette auteure, l’âge ? On devient parfois plus indulgent en vieillissant, ou autre chose ? Il n’empêche je me suis laissé prendre avec plus de plaisir que d’ordinaire à ce genre de longue saga familiale qui conte aussi bien une région que les modes de vie. Il faut bien tenir son lecteur en haleine alors on imagine la vie d’une personne (une petite fille d’abord) née d’un moment d’égarement dans une famille pauvre au père autoritaire. Elle s’appelle Camille Sixtine et elle est blonde comme les blés dans une famille de bruns. Bien sûr elle est différente mais pas au point de ne pas tomber amoureuse d’un des jumeaux des maîtres du pays (l’autre jumeaux est débile)… Vous imaginez la suite car il est difficile de sanctionner les bons personnages qui sont les champions de la résilience (ou de la rédemption, pour les péchés qu’ils n’ont pas commis) ou les naïfs de services qui croient en la sincérité, en leur chance… Si vous lisez attentivement vous découvrirez comment l’on vivait, travaillait dans les Cévennes et la Provence gardoise entre Napoléon 1er et l’après-guerre de 1870. Attention ! Les informations historiques, les précisions quant aux façons de vivre qui jalonnent le récit ne sont pas là pour l’ornementer. Il me semble que vous vous en rendrez compte en lisant ces passages au lieu de « les sauter » comme intempestifs… Et c’est là la grande force de ces pages qui se lisent sans effort : donner à apprendre et à s’émouvoir…
Bonne lecture d’automne…
Les couleurs du destin
Auteure : Mireille Pluchard
Editeur : Presses de la cité
Collection : Terres de France
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