Les bienheureux

Il s’agit d’un premier roman. Et bien sûr on aura tendance à y trouver des influences littéraires. Attention, comme son nom l’indique, notre auteure est Allemande, on devrait donc lui chercher des influences littéraires allemandes. Or je ne connais pas suffisamment les lettres allemandes pour en juger. Et donc je n’ai trouvé que des influences « en français ». Et je pense que l’auteure ne refusera pas les parentés françaises que je lui ai découvertes dans les lettres européennes. Pour moi, elle se situe entre Boris Vian et Georges Perec, pour être plus précis entre « L’écume des jours » et « Les choses ».

Imaginez un couple heureux vivant aujourd’hui dans l’univers des Choses de Perec, avec cette sorte d’indifférence qui naît de ce que tout autour de soi tourne rond, sans faire de vague. Un univers heureux pas vraiment plat mais pas bouleversant non plus. Et soudain cela se transforme en un univers à la Vian, les choses rétrécissent. Ce qui semblait momentané s’installe et perdure. Quand Isabel ne peut plus jouer de violoncelle et perd son boulot, quand Georg qui pensait bénéficier d’une promotion est licencié, les repères s’effacent. On ne sait plus se situer et il est difficile de trouver une nouvelle base pour se réinventer.

Kristine Bilkau ne me semble pas vraiment tendre avec ses personnages. Elle les fait affronter la dégringolade puis la vie en commentant insidieusement ce qui leur arrive. En écrivant « insidieusement » je souligne le fait qu’il n’y a pas de vrais commentaires, juste des pointes, des piques.

Je pense que ce genre de roman peut aider ceux qui ne comprennent plus le monde dans lequel ils vivent à en déchiffrer quelques bribes. Et ceux qui y vivent en plein à se poser des questions.

Bonne lecture.

Les bienheureux
Auteure : Kristine Bilkau
Editeur : Fleuve

www.fleuve-editions.fr

Les bienheureux
5.0Note Finale

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publié.